Logo

Egratigneur

L’Egratigneur


Par Jean-Daniel Fattebert

Par Jean-Daniel Fattebert

3 mars 2022 à 01:00

Un brin de ciboulette, c’est tellement peu de chose qu’on ne devrait pas en faire tout un plat. Et pourtant…

Une lectrice souhaite attirer mon attention sur les incohérences décelées chez certains donneurs de leçons du développement durable. Elle a reçu du grand distributeur où elle a pour habitude de faire quelques courses, deux messages propres à donner mauvaise conscience aux plus fervents climatosceptiques.

D’une part, le commerce lui suggère de recevoir désormais le décompte de ses points et les tickets de caisse sous forme numérique, «pour franchir un pas de plus vers le développement durable et aider ainsi à protéger notre environnement». La pratique permettrait d’économiser environ 240 tonnes de papier par an. Le message ne dit pas combien de tonnes supplémentaires pourraient être épargnées en réduisant la pub papier hebdomadaire du groupe, sous laquelle nos boîtes aux lettres étouffent. Mais comme on dit quand on aime porter le regard ailleurs, «ça, c’est une autre histoire».

D’autre part, la traque de ses courses autorise le commerce à lui signaler qu’entre décembre 2021 et janvier 2022, sa part d’achats durables est de 15%, contre 15,2% en moyenne suisse… En résumé: peut mieux faire.

La destinataire du message s’est autorisée à demander au service clients du commerce si le bouquet de ciboulette, acheté au rayon légumes frais, conditionné à Oron mais importé… d’Ethiopie, faisait partie de la gamme des produits durables? Remarquez que ça n’est pas impossible. A 95 ct. les 10 grammes, donc à 95 fr. le kilo, ça laisse une marge à celui qui l’a ramené d’Afrique de l’Est à vélo.

Elle attend la réponse. Par internet bien sûr.

Ce contenu provient de notre ancien site web. Il est possible que sa mise en page ne soit pas idéale. En savoir plus