Logo

Egratigneur

L’Egratigneur


Par jean-daniel fattebert

Par jean-daniel fattebert

21 avril 2022 à 02:00

Ma main à couper que ça va faire date. Jusque-là, on connaissait la main lourde à châtier et la main légère de son habile coiffeuse. Celle qu’on prête pour le serment et celle qu’on donne pour un coup d’aide à un ami. Du maladroit, on disait autrefois qu’il avait une bonne voix pour écrire et une bonne main pour chanter.

Sans parler de la main de la soumission, dans laquelle on vient manger sans méfiance et les mains du paresseux, toujours dans ses poches. Furtive, la main au panier. Audacieuse, la main de ma sœur en exotique découverte dans la culotte du Zouave.

Citons aussi l’entrepreneur qui mettait encore la main à la pâte, juste avant de la passer, et le vilain qui en est venu aux mains, avec un proche connu pourtant pour avoir le cœur sur la main.

Et puis, un jour de la semaine dernière, est apparue la main collée au bitume, des adeptes du mouvement Renovate Switzerland (en français dans le texte). Bloquant la circulation à Genève, ces militants proclimat ont ainsi retardé leur évacuation par la police. Sans mettre en doute la sincérité de leur sentiment, je trouve qu’il faut avoir une sacrée confiance en la maréchaussée genevoise pour prévoir que ses serviteurs puissent développer autant de délicatesse pour leur décoller la main, sans abîmer le goudron.

Les militants de Renovate Switzerland affirment qu’ils poursuivront leurs actions tant que le Conseil fédéral n’aura pas entendu leur demande. Quelle sera la prochaine étape? Craignons que, symboliquement, ils se collent l’oreille au plancher. Les policiers pourront dire alors que chez ces gens-là, le dissolvant c’est comme les avertissements, ça entre par une oreille et ça sort par l’autre.

Ce contenu provient de notre ancien site web. Il est possible que sa mise en page ne soit pas idéale. En savoir plus