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Egratigneur

L’Egratigneur


Par Jean-Daniel Fattebert

Par Jean-Daniel Fattebert

28 avril 2022 à 02:00

Je me tâte. Entre un rat de laboratoire tout de suite et un poisson-zèbre dans quelques semaines, mon cœur balance.

Car l’info vient de tomber: l’EPFL et la Protection suisse des animaux font alliance pour offrir une nouvelle vie à des rats de laboratoire. En fin de carrière, si je puis dire, ceux-ci peuvent désormais être offerts à l’adoption, chez des particuliers. Bientôt, les souris et les poissons-zèbres étofferont la liste.

Mais attention, tous les vieux rats ne pourront pas quitter le laboratoire pour vivre une retraite heureuse, en cage privée. Afin d’éviter qu’on se retrouve avec deux bouches à nourrir par rongeur adopté, ceux qui ont été modifiés génétiquement seront euthanasiés. En revanche les chanceux, promis à une douillette adoption, seront estampillés de bonne compagnie, pétants de santé, propres sur eux et doués pour apprendre de nouvelles tâches.

Ça tombe bien, comme tout le monde veut sauver la planète mais que personne ne veut sortir la poubelle, eux pourront la vider. Je dis eux, car idéalement, il faudrait en adopter trois, pour l’harmonie du groupe.

Moi qui sors d’une séparation douloureuse d’avec une souris qui s’était invitée en colocation tout l’hiver dans ma cave, trois rats pourraient calmer mes angoisses. Eux au moins, solidement encagés, ne me quitteront pas lâchement, sitôt le temps des amours bucoliques revenu.

J’ai invité un copain à venir avec moi chercher mes rongeurs la semaine prochaine, sur les lieux de leur détention. Il m’a prévenu, mardi il ne peut pas. Avec sa famille, ils conduisent le pépé dans sa maison de retraite. Il a, paraît-il, perdu toute cote sur le marché de l’adoption.

Les rats!

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