L’Egratigneur

Je ne dis pas qu’il ne fallait pas le faire. Je dis juste qu’il faut se méfier, sur la durée, de la cote en Bourse des coups de cœur. Le site alémanique, qui offre à l’enchère publique des objets ayant appartenu à des hommes et femmes politiques est dans le vrai, puisque le bénéfice serait reversé à la Croix-Rouge.

Mais sans rire, vous vous voyez arriver au barbecue dominical célébrant le retour des beaux jours avec la cravate que portait Alain Berset le 16 mars 2020? Pour rappel, c’est le jour où le Conseiller fédéral se présentait devant le peuple pour annoncer les mesures drastiques du premier confinement. Même avec un nœud certifié d’origine, je doute que l’ornement vestimentaire suscite des flambées d’enthousiasme autour de la table familiale.

C’est comme la veste rouge portée par son collègue Guy Parmelin, qui aurait tant fait pour les victoires de l’équipe suisse de football, lors du dernier Mondial. J’imagine la déception de l’acquéreur, si la Nati s’en prend une, de veste, la première fois où il se présente au stade, pour perpétuer le rituel…

Ne parlons pas de la râpe à rösti de la conseillère Simonetta Sommaruga, dont le prix de vente ne cesse de grimper. Je lui préfère le geste généreux du conseiller Frédéric Favre qui, pour la vente aux enchères, a offert une… photo de son Conseil d’Etat valaisan. Ne rions pas, il a raison. La cote d’un tel document ne peut que monter. C’est peut-être la dernière photo d’un exécutif valaisan entièrement masculin.

Remarquez, pour les futurs collectionneurs, on pourrait la faire à l’envers en terre vaudoise: «Photo souvenir du Conseil d’Etat en 2022, année où il restait encore deux hommes au pouvoir.»