L’Egratigneur

La préoccupation courante, en entrant sur un parking, est d’y apercevoir une place pour sa voiture. On peut aussi y trouver quelques bonnes raisons de se réjouir sur l’avenir de l’humanité.

Une Broyarde m’a conté que la semaine passée, à Moudon, en sortant de son véhicule, elle s’est trouvée face à un homme blessé dans un bête accident de perte d’équilibre. Elle était occupée à contenir les saignements de ses éraflures avec des mouchoirs en papier, quand, sorti de nulle part, un gamin d’une dizaine d’années, pas plus, s’est approché pour demander ce qui se passait et s’il pouvait aider.

Les blessures s’avérant finalement plus spectaculaires que graves, l’homme a pu attendre dans la sérénité la voiture prévue pour le récupérer sur le parking de la Gare.

C’est l’attitude du gamin qui a marqué mon interlocutrice. Du genre débrouillard, bien dans sa tête, il a juste demandé ce qui se passait et s’il pouvait aider. A une petite encablure de la fête des mères, elle a imaginé combien de fois celle de l’enfant a dû lui répéter qu’il faut toujours aider les autres. Avec aucune certitude sur la portée de ses bons conseils. Elle peut être rassurée, la bonne éducation, ça fonctionne encore…

Autre lieu, autre contexte mais même raison d’espérer. Hier après-midi, sur un parking aussi, heureuse coïncidence, une fillette m’interpelle:

– Monsieur, tu peux m’aider à trouver Léo? Je sais qu’il est là, mais il se cache pour ne pas me rencontrer. Pourtant je lui ai fait un beau dessin, rien que pour lui, regarde!

– Léo, c’est qui pour toi? Un copain d’école, ton soupirant, je veux dire ton amoureux?

– C’est ça, mon soupirail amoureux…

Elle est pas belle, la vie?