L’Egratigneur

Des municipaux yverdonnois se font brocarder, ces jours-ci, pour avoir suivi les «exploits» de l’équipe suisse de football, en pleine séance du Conseil communal.

Traqués par leurs propres caméras, ils ont été surpris en flagrant délit de visionnement du match de la Nati contre la formation de la République tchèque.

En soi, le fait est anecdotique et on peut raisonnablement espérer que l’avenir de cette bonne ville d’Yverdon ne va pas être bouleversé par cette dilettante attitude. D’ailleurs nous, devant notre télé, on avait l’impression que nos footballeurs aussi avaient la tête ailleurs. Alors…

Non, ce qui me dérange, ce sont les excuses avancées par les élus pour justifier leur hors-jeu du débat civique. L’un dit qu’il en était à sa treizième heure de travail de la journée et qu’il avait bien le droit de prendre dix minutes pour lui. Des matches de dix minutes, on en redemande. Surtout comme celui dont on parle. Un autre municipal ajoute que sur une séance de 3 h 30, il devait n’y avoir qu’une seule question le concernant. Visionnaire, le bougre!

Le foot, ils ne devraient pas se contenter de le regarder sur leur écran, ils devraient en faire. Une telle vocation à se rouler par terre, au premier frôlement de leurs chevilles congestionnées, c’est du gâchis de ne pas l’exploiter sur le terrain.

En pareille circonstance, pour alléger la tâche de l’arbitre-président du Conseil communal, qui ne saurait avoir l’œil partout, a-t-on pensé à le munir d’un système d’assistance vidéo à l’arbitrage? Un peu comme des caméras de surveillance, qui surveilleraient les caméras de surveillance. La Var en politique, avec retour sur ce qui s’est dit, c’est tentant, non?