L’Egratigneur

Engagé par une équipe de la Grève des femmes pour peindre les calicots de la revendication, ça a vite été expédié. Les dix-neuf inégalités recensées en 2019 étant restées d’une affligeante réalité, on a repris les mêmes banderoles pour le 14 juin dernier. C’était pratique, mais ça fait réfléchir.

Juste un peu, car la météo qu’on nous sert ces jours-ci nous met en tête des idées de dépaysement bien éloignées des sombres réflexions sur les multiples facettes de l’inégalité.

Les vacances 2022… Elles ont habité nos premières rêveries d’après-Covid et à Pâques déjà, on a renoué avec la rassurante coutume des bouchons, au tunnel routier du Gothard. Comme au bon vieux temps, du côté nord Vendredi-Saint et du côté sud trois jours plus tard.

Mais ça pourrait changer. Un concept artistico-hôtelier qui, paraît-il, rencontre un vif succès en Suisse alémanique, est sur le point d’éclore en nos contrées: «Null Stern – la seule étoile c’est vous».

Deux frères et artistes saint-gallois, alliés à un hôtelier lausannois, vont proposer, dès le 1er juillet à Saillon, un lit posé en pleine nature, et rien d’autre.

Les créateurs de la formule expliquent qu’elle n’est pas seulement un hôtel, c’est une installation artistique qui «reflète l’image de notre société, la remet en question et se projette dans l’avenir…»

Durant des siècles, pèlerins et voyageurs ont tracé leur itinéraire en fonction de lieux où trouver un gîte où s’abriter des bourrasques et casser la croûte. Et soudain, «le paysage suisse devient le papier peint des chambres sans toit ni murs».

Il fallait y penser et à 295 francs la nuit pour dormir dehors, on se demande si c’est de l’art ou du cochon (de payeur)?