L’Egratigneur

Avec ces canicules à répétition, je vous le dis, on ne va pas contre le beau. Et pas contre le chaud non plus, vu les pénuries de gaz et d’électricité qu’on nous prédit pour l’hiver.

Heureusement persistent certaines coutumes rassurantes, comme les bouchons du Gothard et les files d’attente à Cointrin. Mais il y a des astuces pour expliquer l’inexplicable. La conscience illuminée par sa trouvaille, un copain m’a rassuré, en affirmant que ses voyages en avion à lui étaient une utile manière d’étoffer la formation de son ado. Il a le mandat de remplir les formulaires de remboursement, suite aux annulations de vol… Il est vrai que vu comme ça, l’apprentissage de la vraie vie vaut son pesant de CO2.

Le problème, c’est qu’on est trop nombreux, surtout chez nous. Ça se voit bien dans le train ou sur l’autoroute, à l’heure où les pendulaires pendulent. Alors à quand une Suisse sans élevage intensif d’êtres humains? C’est vrai quoi, le 25 septembre, il nous faudra voter pour une Suisse sans élevage intensif de vaches, cochons, couvées. Et si on pensait un peu à nous?

Depuis des décennies, le sort des animaux domestiques n’a cessé de s’améliorer. Alors que le nôtre… Un agriculteur de mes connaissances m’a cité le cas du cheval: «J’ai connu le temps pas si lointain où toute la semaine, le paysan et ses chevaux partageaient le dur labeur de cultiver la terre, le dos voûté sous l’effort. Le septième jour au matin, on poutzait l’Opel, avant de monter voir les génisses, à la montagne. Le dimanche aujourd’hui, au prix où est l’essence, je reste à la maison, alors qu’on promène les chevaux en voiturettes, pour qu’ils puissent faire du sport sans se fatiguer.»