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Egratigneur

L’Egratigneur


Par jean-daniel fattebert

Par jean-daniel fattebert

18 août 2022 à 02:00

— Tu n’as qu’à faire comme lui, tu contestes et ça passe!

Il est ainsi, mon pote Eric. Il ne supporte pas l’injustice et le clame. Je me plaignais d’une amende de 40 francs pour un dépassement de la vitesse de 1 km/h. Amende notifiée en bonne et due forme, dans un style habilement structuré. En bref, si tu paies dans les délais, l’anonymat t’est garanti sur facture. Ça donne l’impression d’un complot contre l’Etat, dont tu serais le héros. Du genre hors-la-loi notoire, mais les gars des amendes peuvent t’arranger le coup. Le grand frisson, quoi. Après l’impôt heureux, l’amende heureuse.

A 40 francs le kilomètre/heure de dépassement, ça hisse quand même la prune au niveau du caviar. Raison pour laquelle je me suis retrouvé à jouer les pleureuses, à la consultation apéritive de mon copain Eric. Me tendant une coupure de presse, il m’a encouragé à contester la sentence. En terre vaudoise, un policier municipal avec déjà cinq retraits de permis à son actif, accusé d’avoir roulé au-dessus de la vitesse autorisée, d’être passé au feu rouge en coupant la priorité à un automobiliste qui n’était autre que son collègue brigadier, alors qu’il avait bu (lui, pas son collègue), nie en bloc. On hésiterait à le licencier.

— Ton tort, qu’il m’a reproché, c’est de l’avoir joué petit bras. 1 km/h de dépassement, sans alcool, sans griller de feu et sans couper la route à un représentant de la maréchaussée, tu veux faire quoi avec ça? C’est de l’infraction de vertueux. Bourre-toi la gueule, roule à tombeau ouvert, ferme les yeux et fonce au feu rouge, si tu veux faire la une des gazettes. Quant à la menace de licenciement…

J’hésite. Retraité c’est quand même un job à plein temps.

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