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Egratigneur

L’Egratigneur


Par Jean-Daniel Fattebert

Par Jean-Daniel Fattebert

8 septembre 2022 à 02:00

Vendredi dernier à Henniez, une météo complice s’était invitée à l’inauguration du nouveau troquet communal. Ainsi, personne n’a pu dire qu’il pleuvait des hallebardes… Perfide allusion à l’enseigne du Confédéré, dont le nom et l’exploitation suscitent quelques remous dans le Landerneau, ces jours-ci.

Il se dit que dans sa migration vers des terres plus hospitalières, la cigogne ornant la demeure de l’ancienne pinte villageoise aurait la claquette nostalgique.

Pourtant, entre une cigogne et une hallebarde, il n’y a pas autant de différence qu’on veut bien le dire. Les historiens vous le confirmeront. Au joyeux temps où les guerriers des armées d’Europe voyaient les hallebardes des mercenaires suisses tournoyer au-dessus de leur tête, eux aussi se disaient que l’hiver s’annonçait rude et précoce, cette année. N’oublions pas que derrière l’arme, il y a toute la poésie qui va avec. D’accord, on n’a jamais fait croire aux enfants que la hallebarde allait leur amener un petit frère ou une petite sœur. Mais il arrivait que, les risques du métier étant ce qu’ils étaient pour nos vaillants soldats, elle leur amène un nouveau papa. C’était bien aussi, un nouveau papa.

Alors arrêtons de dire qu’une hallebarde, ça ne fait pas une enseigne conviviale. C’est comme le nom de l’établissement. Un élu l’a rappelé fort à propos: dans le mot Confédéré, il y a «fédéré». Une pratique sélective des syllabes qu’on peut appliquer aussi au contribuable, terme dans lequel on peut dénicher, en grattant un peu, le mot tribu. Il reste juste à trouver un usage pour le «able» final.

Pourquoi ne pas rentrer dans le dur? Durable, ça paraît bien pour une pinte, à notre époque.

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