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Egratigneur

L’Egratigneur


Par jean-daniel fattebert

Par jean-daniel fattebert

13 octobre 2022 à 02:00

A Lucens, la transformation d’un ancien home en salon de passes fait problème. Enfin, pas chez tout le monde. Certains robustes patriarches, qui hier encore proclamaient ne pas vouloir envisager de passer leurs dernières nuits au Sagittaire, home réputé pourtant de bon accueil, seraient sur le point de réviser leur stratégie.

Admettez qu’au départ déjà, il y a de l’incohérence dans l’air. Mettre à l’enquête l’ouverture d’une maison close, ça interpelle. Un ami à qui j’en faisais part m’a démontré que la contradiction n’est qu’apparente. «Dans ce genre d’établissement, m’a-t-il assuré, tu peux savoir s’il est ouvert rien qu’à vérifier si les volets sont fermés»…

La transition entre le plaisir tarifé et le bonheur gratuit, c’est mon boucher de la rue du Marché qui me l’a offerte. Téméraire comme on n’en fait plus, il avait placardé à l’entrée de son commerce cette maxime qui ne pouvait laisser le chaland indifférent: «L’argent ne fait pas le bonheur, mais nos boudins tout frais, oui.»

Moi, un boucher-charcutier proclamant que l’argent ne fait pas le bonheur, ça illumine ma journée. Je me suis laissé tenter et l’artisan n’avait pas tort, en tout cas pas totalement. Avec une purée de pommes et des cornettes, ses boudins, un vrai bonheur! Même si je soupçonne l’employé qui m’a délesté de quelques piécettes de ne pas avoir saisi toutes les subtilités du concept.

C’est égal, une telle pub, ça rassure. Après avoir vu à la télévision un quidam se couper les ongles des pieds sur le bord de sa baignoire, dans la perspective de gonfler les avoirs de PostFinance, on se dit que certains publicitaires zurichois seraient bien inspirés de se ressourcer en milieu rural.

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