L’Egratigneur

Messieurs de l’Assurance, chapeau!

En ces temps où les augmentations nous sont assénées à la hache, la délicatesse appliquée pour préparer vos clients à l’inéluctable m’interpelle. D’autant plus que vous n’envoyez pas aux barricades les seconds couteaux de votre administration, mais bien les fines lames de sa direction.

Le directeur «clients et marché» et le directeur «développement et marketing», signant conjointement rien que pour moi, c’est trop. Il ne fallait pas.

Lundi dernier, votre pli en main, je retardais son ouverture en imaginant le taux d’augmentation que vous m’aviez réservé: 8%, 5%, 2%? Glorieuse incertitude du score, qui nous habite chaque automne. Saison synonyme de cornes d’abondance pour vous et de trompettes des morts pour nous.

Et puis, j’ai découvert la singulière nouvelle colportée par votre courrier: «Vous ou votre famille disposez d’une assurance complémentaire auprès d’Assura. Nous vous informons que les primes 2023 de celle-ci vous seront communiquées courant novembre. Nous vous remercions de votre confiance.»

Confiance, voilà qui est vite dit. Des milliers et des milliers de lettres, envoyées aux assurés sous autant d’enveloppes affranchies, pour leur dire à fin octobre que les tarifs pour 2023 leur seront communiqués en novembre… Je ne serais pas surpris que la confiance sur la bonne gestion de nos primes faiblisse singulièrement.

A la place de certains assureurs, je commencerais à me méfier. Comme dit un proverbe africain, il ne faut pas se moquer des crocodiles avant d’être sûr d’avoir entièrement traversé la rivière.