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Egratigneur

L’Egratigneur


Par jean-daniel fattebert

Par jean-daniel fattebert

3 novembre 2022 à 01:00

Mon ami Marmiton, je suis au regret de t’informer que nous allons devoir cesser là notre collaboration. Nous avions fait connaissance (enfin, surtout moi) sur le Net, comme ils disent, et depuis lors je t’invitais régulièrement à allumer le quinquet de mes errements culinaires.

Il me souvient avoir été séduit par ta recette du lapin à la moutarde. Celle où tu précises qu’avec le reste de la bouteille de blanc prévue pour la cuisson, il n’est pas interdit de se préparer un kir, à déguster le temps que la viande mijote à feu doux. Un chef qui pense à ça est digne de confiance, m’étais-je dit à l’époque. Mais on le sait, les meilleures choses ont une fin.

Lorsqu’un grand commis de l’Etat se fait virer, dans un souci de transparence bien tempérée, il est coutume de préciser que lui et son employeur ont décidé de mettre fin à leurs relations de travail «d’un commun accord». Ce qui permet à l’un et à l’autre d’ajouter… qu’il n’y a rien à ajouter.

Entre nous, Marmiton, ça ne se passera pas ainsi. Je veux de la clarté dans notre rupture. C’est simple d’ailleurs, elle est juste un dégât collatéral de la guerre en Ukraine et des risques de pénurie d’énergie qui en découlent.

Trop souvent, Marmiton, tu précises qu’il est important de préchauffer le four à 200 degrés, avant d’y glisser le plat d’une de tes spécialités. C’est comme tes recommandations de laisser mijoter à feu doux, sans couvercle, pour bien concentrer les arômes. Tu sais qu’en Suisse, ces pratiques sont désormais inconvenantes.

Déjà que je suis tendu quand je cuisine, si en plus je me sens hors-la-loi… Tu comprendras que j’aille désormais chercher l’apaisement dans les bras rassurants de Betty Bossi.

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