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Egratigneur

L’Egratigneur


Par Jean-Daniel Fattebert

Par Jean-Daniel Fattebert

10 novembre 2022 à 01:00

Je dois vous avouer que ça ne me gêne pas, mais alors vraiment pas du tout, que l’imminente Coupe du monde de football se déroule au Qatar. Comme diversion aux conversations sur le Covid, on ne pouvait rêver mieux.

Depuis quelque temps, on ne me demande plus si je l’ai eu et s’il m’en reste autant de séquelles que chez la femme du beau-frère de la voisine, qui a perdu l’odorat, le goût, le souffle et une bonne partie de ses illusions sur les progrès de la médecine.

«Tu vas regarder les matches du Qatar, ou tu penses les boycotter?» Avouez que réactualiser la conversation ainsi, ça donne du panache au propos. On touche ni plus ni moins à la géopolitique internationale et les émirs du golfe Persique ont du souci à se faire. J’imagine leur tronche, en apprenant que je pourrais tourner le dos à ma télé, le temps du Mondial. Ils doivent en suer d’inquiétude sous le burnous.

Non mais… Est-ce qu’on me l’a demandé, mon avis, au moment de choisir «le pays hôte», comme on dit dans les salons lambrissés de la FIFA? Pas plus qu’on ne m’a consulté sur les salaires outranciers de certains joueurs. Et voilà qu’au mois de novembre 2022, je dois révéler si oui ou non je vais m’autoriser à regarder les matches.

Sûr que je vais le faire, sans états d’âme même. Et si, dès les premiers tacles, les joueurs coutumiers du roulé-boulé grimaçant, rient soudain aux éclats parce que le luxueux gazon des stades qataris les chatouille sous les bras, ça nous fera du bien, à nous aussi. Ça nous changera de leurs sempiternelles jérémiades sur les injustices de l’arbitre et autres doigts d’honneur d’enfants gâtés, arrogants et pleurnichards.

Là, on ne veut pas les entendre gémir.

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