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Egratigneur

L’Egratigneur


Par jean-daniel fattebert

Par jean-daniel fattebert

8 décembre 2022 à 01:00

«Tes Suisses, à Doha, ils ont déroulé comme une brouette qui a perdu une roue!»

Sous ses airs d’Ibère doux, Salvador, il cache une férocité d’analyse peu commune. Je l’aime bien pour ça aussi, mais là, je trouve qu’il pousse un peu le bouchon. Au téléphone, mardi soir après le match, il aurait pu dire «comme une brouette qui a perdu sa roue», ça suffisait. Mais à dessein, il a dit «une» roue. Pour bien que dans ma tête j’imagine la brouette et que je constate qu’elle n’a qu’à en perdre une, de roue, pour ne plus rouler. Ni dérouler d’ailleurs, si on la fait reculer. Il m’a aussi rappelé qu’après une autre déculottée historique, à Marignan, les Suisses avaient sagement renoncé à se battre dans la cour des grands. Ils se sont bien chamaillés encore entre eux à quelques occasions, pour garder la main, mais plus à l’extérieur.

Compatissant comme il sait l’être, il a rajouté que je pouvais me consoler à l’idée que mon pronostic était à moitié juste. «Un à zéro pour la Suisse. Le un était juste, si on n’avait pas marqué les six autres…»

Bien certain de bousiller ma nuit, il m’a annoncé qu’au sommet de sa grue, il allait dès le lendemain matin hisser six drapeaux portugais et un suisse. Juste pour se prendre un instant pour Dieu, qui aurait fait le monde du football en six jours, puis se serait reposé le septième. Pour conclure sur le mode consolation à la sauce portugaise, il m’a annoncé avoir lu que les Suisses étaient tout de même les champions du monde dans une discipline moderne. A l’en croire, on serait en tête des pays qui nous entourent, dans la pratique du retour à l’expéditeur d’achats en ligne.

Il savait, le bougre, qu’une telle nouvelle me ferait du bien…

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