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Sport

As de la glisse et de la débrouille

Les adeptes de vol sur l’eau avaient rendez-vous à Portalban pour le King of the Lake, de retour après trois ans d’absence. Peu clémente, la météo n’a pas douché l’enthousiasme de ces passionnés, heureux de se réunir sur l’un des seuls spots officiels de Suisse romande.

Le comité d’organisation avec, de gauche à droite: David Joseph, Monique Baechler, Frédo Gumy, Marc Vessaz, Sébastien Bise, Vera Zamofing, Sylvie Rego et Laurent Spicher. Manquent: Lukas Luetolf et Luc Demierre.Photo alain schafer

Alain  Schafer

Alain Schafer

29 septembre 2022 à 02:00

Avec eux, la pratique des sports nautiques ne risque pas de se retrouver entre quatre planches que ces passionnés préfèrent d’ailleurs chevaucher, faisant fi des difficultés climatiques et administratives. Eux, ce sont les mordus de kitsurf, e-foil, kitefoil, pumping-foil, wakeboard et autres activités de glisse sur eau, réunis le week-end dernier à Portalban Plage pour la 17e édition du King of the Lake, de retour après trois ans d’absence. Des amateurs toujours prêts à relever des défis, comme celui de disputer une compétition sans vent.

Toujours un plan B à dégainer

Qu’à cela ne tienne, les audacieux riders se débrouillent pour s’amuser quand même. Sans vent, les foils, ces ailes ajustées à la planche, leur permettent de voler sur l’eau dans des conditions calmes. «D’où l’importance d’avoir un plan B, des activités annexes et tendance comme le pumping-foil. On aurait évidemment souhaité de meilleures conditions, surtout après l’été que nous avons eu. Mais l’important était d’assurer la tenue de la compétition, en sachant que le but de notre association n’est pas de faire du commerce, mais de faire plaisir à ses membres (plus de 100), de mettre en valeur ce spot et de fédérer les gens autour d’un événement», confie la nouvelle présidente du comité d’organisation Vera Zamofing, sans qui la manifestation a bien failli disparaître, submergée par la crise Covid et la fin du mandat de son ancien président. «La voir mourir aurait été un crève-cœur, je me suis donc lancée. Cela m’a demandé pas mal de boulot, mais cela en valait la peine», sourit Vera, de retour dans sa région après 35 ans passés à Bulle. «Je dois être l’une des rares à dire merci au corona qui m’a permis de me reconvertir dans l’événementiel et la production de contenus audiovisuels.»

Parfois difficile d’être acceptés

Les spots ne sont pas nombreux en Suisse où les mordus ont souvent de la peine à pratiquer leur art. Portalban est l’un des seuls de la région avec Yvonand, Morat ou Saint-Blaise. «Interdits, ces sports exigent des dérogations pour être pratiqués», confirme Vera qui regrette le manque de reconnaissance et de tolérance envers ses adeptes. «Récemment à Avenches, des kitesurfeurs ont été dénoncés et sortis de force de l’eau. Ce genre d’événement a aussi pour but de faire connaître ces sports et d’être mieux acceptés. Une cohabitation avec les autres usagers de la plage et du camping est possible, l’espace public peut être partagé.»

Un avis partagé par Marc Vessaz, président du Swisskite-Club de Portalban. «Nous avons été souvent discriminés ces dernières années, avec des cantons réticents aux changements, des gens qui ne comprennent pas toujours ce qu’on fait et parfois un manque de soutien de la commune qui donne plus volontiers au club de foot. Chacun doit faire des efforts, à commencer par nous, en évitant d’empiéter sur le voisinage», explique le Broyard, à peine sorti de l’eau, sa planche sous le bras. «Portalban est l’endroit parfait pour la pratique du kitesurf, un sport extraordinaire mais qui exige des conditions spécifiques. Quand elles ne sont pas réunies, le foil offre de nouvelles perspectives.»

De quoi aiguiser le sens de la débrouille de ce passionné et de ses congénères qui ont même bricolé un ponton pour la compétition de pumping-foil. «J’ai commencé en début d’année. Pas facile à apprivoiser. Ce spot est un peu notre skatepark et cet événement donne du sens à notre pratique», sourit le rider de Dompierre.

A défaut de kitesurf, c’est le rider maîtrisant le mieux trois disciplines (e-foil, pumping-foil et wake) qui a été désigné «roi du lac 2022». En espérant qu’Eole soit de la partie la prochaine fois. La mission a été relevée avec brio par Vera Zamofing et son équipe. Reste à assurer la pérennité de l’événement. «Nous allons tout mettre en œuvre pour qu’il revienne en 2023!»

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