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Au KDT, la parole est à la défense

Issu d’une pratique traditionnelle, le Karaté Défense Training enseigne des techniques de self-défense tout en renforçant confiance en soi, endurance physique et gestion du stress. Frédéric Herbez, l’un des pionniers de la discipline en Suisse romande, donne un cours à Payerne.

Avec le Karaté Défense Training (KDT), même des karatékas aguerris doivent réapprendre à apprivoiser certains gestes, démontrés ici par Frédéric Herbez (à droite) lors d’un cours donné le 7 novembre à Payerne.Photo alain schafer

Alain  Schafer

Alain Schafer

17 novembre 2022 à 01:00

Souvent considéré, à tort, comme une discipline belliqueuse, le karaté est en premier lieu un art de défense, se déclinant en de multiples variantes, privilégiant la parade et la riposte à l’attaque. C’est encore plus vrai quand on parle de Karaté Défense Training, une pratique apparue récemment. «La fédération française l’a créé pour relancer la discipline et garder ses membres», explique Frédéric Herbez, moniteur SwissKDT, qui vient de lancer une série de cours dans son club formateur à Payerne. «Un sensei (maître) français venait donner des cours du côté d’Aigle et de Montreux. Avec des amis, on a eu l’idée d’introduire le concept en Suisse», explique le Payernois, installé à Lausanne pour le boulot, et revenu au karaté en 2012 après un détour par le basketball.

Manière simple et efficace

Dans la salle, les participants au cours simulent les techniques de bras: crochet, coup de poing direct, uppercut ou coup de coude circulaire. «Le karaté est une super boîte à outils, mais le système de grades (dan) l’a énormément codifié, poursuit Frédéric. Avec le KDT, le but est de revenir à ses fondements d’autodéfense, en donnant aux aspirants des clés pour se défendre dans certaines situations, afin de pouvoir riposter de manière simple et efficace, tout en renforçant la confiance en soi. Il y a aussi un travail relationnel pour désamorcer un conflit», souligne le passionné, adepte des thérapies manuelles comme le shiatsu.

Méthode accessible à tous

Une méthode accessible à tous, karatékas avertis ou simples curieux. «Ça fait plaisir de voir de nouveaux visages à chaque cours, une nouvelle dynamique pour le club.» Parmi eux, Stefano Tedesco, venu en mode découverte. «J’ai appris l’existence de ce cours sur les réseaux sociaux et j’ai foncé. Le moniteur est en plus un bon copain de ma compagne», confie le Diderain, dont l’intérêt pour les arts martiaux remonte à l’adolescence. «J’avais essayé le kung-fu, mais seulement un an.» La session lui a beaucoup plu. «J’apprécie les techniques apprises, le travail sur soi-même et l’aspect physique, c’est complet, ça se passe dans la bonne humeur, on est vite mis à l’aise. Je reviendrai, pas seulement pour ce cours, mais aussi pour le karaté traditionnel.» But atteint pour Frédéric Herbez. «Avoir fait du karaté n’est pas forcément un avantage. Personnellement, j’ai dû revoir ma gestuelle. Chacun est en apprentissage, il faut venir avec une attitude d’apprenant et être prêt à sortir de sa zone de confort.»

Derrière lui, les adeptes effectuent un circuit d’exercices cardiovasculaires, avant de passer à la pratique avec un partenaire pour travailler l’esquive, l’assaillant devenant défenseur. «La notion de motricité me tient également très à cœur, souffle Frédéric. Dans le cours, il y a toujours une partie dédiée à l’endurance et à la résistance musculaire, adaptée à tous, qui met les participants dans une situation de stress et de fatigue, qu’il faut ensuite savoir gérer.»

Ex-membre du cadre national et multiple médaillée aux championnats suisses en kata, une technique très structurée et codifiée, Mahayan Righetti a dû s’adapter. «Treize ans de karaté m’ont formatée. J’ai dû mettre le mode compétition sur off pour appréhender le KDT, proche du Shitõ Ryu, un style avec plus de spontanéité et moins de chichis, qui privilégie l’efficacité. Il faut réfléchir autrement», sourit la jeune Broyarde de 21 ans, toujours active au club comme aide-monitrice. «Au final, les deux pratiques sont complémentaires. C’est ce qui me plaît en karaté, l’apprentissage ne s’arrête jamais!»

Pour Frédéric Herbez, l’objectif est de continuer à faire découvrir la discipline, reconnue par la fédération suisse et présente déjà à Payerne, Neuchâtel, Fribourg, Genève et ailleurs, avec des stages donnés outre-Sarine. «Nous n’en sommes qu’à l’éclosion de cette méthode en Suisse», assure-t-il.

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