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Sport

Concours complet, l’endroit et l’envers de la compétition

En s’élançant en dernière position dimanche dans l’épreuve de saut d’obstacles, Robin Godel connaissait la donne. Il n’avait pas le droit à l’erreur s’il voulait garder la tête du classement individuel après le passage immaculé du Français Maxime Livio

Ultime épreuve, le saut d’obstacles est souvent le juge de paix de la compétition, un test passé avec brio par le Broyard et Grandeur de Lully. PHOTO ZOÉ DAUCOURT

Alain Schafer

Alain Schafer

14 juillet 2022 à 02:00

Le concours complet porte bien son nom. Ce sport demande un engagement total de ses adeptes, sur le terrain et dans les coulisses. Une poignée de personnes ont eu l’occasion de le découvrir jeudi dernier sur le site de l’IENA où Robin Godel avait convié les personnes qui le soutiennent. Au programme notamment, la reconnaissance du parcours de cross, épreuve reine, une routine que le cavalier broyard effectue au moins quatre fois avant la compétition. «Un premier passage pour avoir un regard général, les suivants pour étudier plus profondément les passages clés. Nous sommes les yeux du cheval qui ne découvrira le parcours que durant la course», explique Robin. Avec quatre chevaux engagés dans le concours, autant dire qu’il s’est bien durci les mollets. «Je vais la faire entre 8 et 10 fois ici. Sur certains sites, il est possible d’effectuer le parcours à vélo. Pas à Avenches où rouler sur l’herbe de l’hippodrome est interdit.»

Savoir s’adapter et anticiper

Le premier arrêt permet à la délégation de jeter un coup d’œil aux écuries du concours. «J’ai la chance d’avoir mes écuries sur place, je suis à la maison», sourit Robin. Le passage devant la cellule chronométrique dans le box de départ lance la reconnaissance. «Effectuer un cross sur cet hippodrome est spécial, il faut savoir s’adapter aux différents types de terrain», précise le cavalier. Les explications s’enchaînent au fil des obstacles. Certains sont impressionnants, comme ce saut surplombant un talus pentu que les participants ont bien du mal à dévaler sans courir. «Il faut retenir la monture avec les rênes.» Plus loin, un obstacle a un angle paraissant impossible, puis ce passage à gué exigeant un changement de direction au milieu de l’eau. Pas de doute, le cross n’est pas fait pour les peureux. «Il faut tout anticiper, comme sur cet enchaînement de deux sauts pris en coin. Le premier conditionne le second. D’où l’importance d’avoir un cheval droit dans sa tête. Tout en sachant économiser le cheval en évitant de multiplier les foulées avant un saut, coûteuses en énergie.» Les panneaux colorés placés sur les obstacles de différentes tailles interrogent. «Le jaune, c’est pour le concours 4*, le blanc pour le 2*, le rouge pour le 3* court, le bleu pour le 3* long.» De quoi être perdu. Pas pour ces champions.

Le groupe passe enfin l’arrivée après une heure et demie d’un parcours de 3,5 km que Robin mettra un peu plus de 6 minutes à effectuer au galop deux jours plus tard.

Stéphanie Chuard est impressionnée. «C’est la première fois que j’assiste à la reconnaissance d’un cross, c’est très intéressant, l’occasion de voir cette discipline d’un peu plus près, confie la Fétignoise venue en tant que représentante d’une banque régionale. Robin prend du temps dans ses explications, en restant simple pour ceux qui s’y connaissent moins.» Ce n’est pas le cas de la Broyarde née et élevée au milieu des chevaux. «J’aurais adoré faire du military à l’époque mais mon papa trouvait ça trop dangereux. Je suis donc plus familière avec le saut. Dingue de voir les trajectoires, la largeur et la complexité de certains sauts, notamment ceux pris de biais, et la difficulté des combinaisons.»

Après une visite aux écuries, la tension commence à monter pour Robin Godel avant la visite vétérinaire effectuée la veille de la compétition, en tenue correcte s’il vous plaît! Les trois chevaux sont bichonnés, les crinières tressées, les sabots lustrés. Une visite validée sans problème, au petit trot et même brièvement au galop pour une monture sans doute pressée de démarrer la compétition.as

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