Des chances saisies ou manquées

Disputée dimanche à Léchelles, la 97e Fête cantonale fribourgeoise constituait l’ultime occasion pour les lutteurs romands de se mettre en évidence à un mois de la Fédérale de Pratteln. Certains ont manqué leur chance, d’autres l’ont saisie, à l’instar de Simon Grossenbacher. Condamné à gagner ses deux dernières passes pour se donner une chance de coiffer les lauriers, le lutteur de Prévondavaux a rempli sa mission en dominant Micha Wieland puis Quentin Hayoz, avec la note maximale de 10, un détail qui a eu toute son importance.

Un quart de point en moins et la couronne lui échappait. Un ouf de soulagement après une saison difficile. «J’ai été passablement embêté par les pépins physiques, au coude, à l’épaule, au genou, et les résultats ne suivaient pas, surtout dans les fêtes à couronnes où j’ai eu du mal à gérer la pression. Il suffisait de perdre la première passe pour lâcher dans la tête. Cette fois, je n’ai pas flanché mentalement, cela m’enlève un poids», savoure le jeune Broyard de 20 ans qui avait conquis la première couronne de sa carrière à la fribourgeoise 2019 à Heitenried. Celle-ci, la première cette saison, le replace dans la course qualificative pour la fédérale. La liste des 29 sélectionnés romands devrait être connue cette fin de semaine. «Beaucoup m’ont rappelé aujourd’hui que c’était ma dernière cartouche. J’ai désormais de bons espoirs d’en faire partie. Disputer la Fédérale serait un joli bonus.»

Déjà assuré de son ticket fédéral, Romain Collaud n’est pas parvenu à garder son titre fribourgeois décroché l’année dernière au Mouret. «J’espérais aller en finale pour le défendre», confiait-il. Le bilan reste positif pour le lutteur de Vallon qui s’est incliné face à deux monstres, Florian Gnägi et Benjamin Gapany. «Face à de tels adversaires, il me manque encore un peu de bouteille et de gabarit. En prenant du volume et en m’entourant mieux ces prochaines années, je devrais pouvoir rivaliser. Avec mon apprentissage, cela est difficilement compatible pour le moment.» Il assurait les lauriers en sixième passe face à Théo Dorsaz, de manière express, décrochant à Léchelles sa quatrième couronne de la saison. Il se rendra au Schwägalp, ultime répétition générale, gonflé à bloc le 14 août. «Le programme ces prochaines semaines consistera à prendre du repos et à rester en bonne santé, tout en continuant à m’entraîner.»

Petite déception en revanche pour le Vaudois Stéphane Haenni qui échoue à un quart de point de la couronne. L’histoire de sa saison. «C’est la troisième fois que ce cas de figure se produit cette année», soupire le lutteur de Vucherens. Avec les lauriers décrochés à la fête romande, ses chances de sélection sont toutefois légitimes. «J’ai toujours lutté pour la couronne cette saison, terminant chaque fête dans le haut du classement, avec de jolies cartes malgré un travail à 100% (il est boucher) qui me prend pas mal d’énergie.» Pour le sociétaire du club de la Haute-Broye, il s’agirait de sa cinquième participation depuis 2010. «J’aurais alors disputé les fédérales organisées par les 5 associations régionales, ce serait un bel accomplissement», confie l’homme aux 33 couronnes qui, à 31 ans, garde une belle motivation. «La famille va s’agrandir cette année, il sera peut-être temps de penser à autre chose», souffle-t-il.

Lario Kramer affiche une forme étincelante. Le Lacois l’a confirmé à Léchelles en remportant les six passes de la journée, devant près de 1500 spectateurs impressionnés, dont la finale face à Benjamin Gapany, qualifié à la faveur du forfait de Florian Gnägi, blessé en cinquième passe. L’invité du Seeland a reçu la couronne d’honneur. Les Fribourgeois ont confirmé leur hégémonie en Suisse romande, faisant main basse sur 13 couronnes (sur 19). De quoi réjouir leur chef technique Frédéric Berset. «Avec le titre, deux finalistes et deux nouveaux couronnés, le but est largement atteint», sourit le président du club de Morat. Cette dernière fête à couronnes a permis au staff romand d’y voir plus clair dans l’attribution des précieux sésames fédéraux. «Nous avions prévu des affrontements directs lors des premières passes. La compétition reste la meilleure sélection.»