Des coachs pas comme les autres

De l’eau a coulé sous les ponts depuis ce jour de 2003 où Alhassane Touré débarquait en Suisse, sans aucun repère, ne comprenant pas la langue, pour jouer dans le championnat suisse de football en Challenge League, au FC Schaffhouse, avec qui il fêtait une promotion en Super League. Le Malien compte également plusieurs sélections en équipe nationale, dont une participation à la Coupe du monde des M17 à Trinité-et-Tobago comme capitaine. Vingt ans plus tard, il a fait son nid dans son pays d’adoption, après de nombreux chapitres footballistiques à Bulle, La Chaux-de-Fonds, Portalban/Gletterens, Guin ou Stade-Payerne notamment.

Il terminait sa carrière comme entraîneur-joueur au FC Saint-Aubin/Vallon, avant de se consacrer à son activité de coach sportif et de monter sa propre entreprise aux côtés de son épouse Alexia, rencontrée d’ailleurs dans le cadre de coachings personnels. Le hasard fait bien les choses. La Broyarde n’a pas hésité à changer de vie pour se lancer dans l’aventure, quittant son job d’employée de commerce suite à la naissance d’un petit garçon en 2021, Heyden, et de son congé-maternité. «Une vie sans parachute», qu’elle ne regrette absolument pas.

Aujourd’hui âgé de 39 ans, l’ancien attaquant a toujours de l’énergie à revendre et entretient sa réputation, celle de faire transpirer à grosses gouttes les courageux participants à ses cours intensifs.

Un coach sportif pas comme les autres, qui a une vision et des méthodes bien à lui. «Je voulais aller plus loin que simplement donner des cours collectifs dans un fitness où je pouvais avoir jusqu’à 40-50 personnes pour une séance d’abdos. Mon idée était d’offrir quelque chose de plus personnalisé. Un concept qui manquait dans la région, voire à l’échelle romande», souligne Alhassane qui ne compte pas ses heures, même s’il profite de sa notoriété. Le semi-confinement en 2020 l’aura mis au défi. «Une période difficile où nous n’avons jamais lâché nos clients qui venaient même s’entraîner à la maison ou dehors à la forêt, parfois gratuitement pour ceux qui ne pouvaient plus assumer financièrement, ça a resserré les liens entre nous. Et aujourd’hui, ils sont toujours là, fidèles», savoure-t-il.

D’une personne lambda au sportif d’élite, tous les bénéficiaires de ses cours sont traités de la même manière. En fonction des objectifs de chacun, mais avec la santé et le bien-être toujours au centre. «Une sorte de coaching de luxe, avec la prise en charge de A à Z, un travail sur la stabilité, la posture, la prise de masse, la perte de poids ou la nutrition. Des standards élevés, mais à des prix abordables, assure-t-il. Concrètement, je commence toujours par un rendez-vous pédagogique avant de mettre en place des entraînements adaptés, puis des tests pour évaluer la condition physique, tout est précis, rien n’est laissé au hasard!»

Depuis plus d’un an, le couple possède sa propre salle à Corcelles-près-Payerne, dans un ancien garage que les deux tourtereaux ont transformé en studio d’entraînement. Cette période a été particulièrement intense, avec leur mariage célébré en parallèle. «Nous avons dû mettre notre vie privée entre parenthèses avant l’inauguration, c’est à peine si le petit nous reconnaissait au début, mais on aime cette vie à 2000 à l’heure!» confie le duo qui a pensé à tous les détails. Une paire de baskets et du déodorant sont à disposition des oublieux. «On aime être aux petits soins avec nos clients.» Mais ne vous pointez pas en pensant entrer dans un fitness conventionnel. «Ce lieu est réservé à l’entraînement, aux cours collectifs et privés, tout se passe sur rendez-vous.»

Après une mise en route réussie, le couple est passé à la vitesse supérieure en 2022 en présentant un panel de cours collectifs. «Avec toujours ce suivi personnalisé qui nous tient à cœur, le nombre de moniteurs étant adapté au nombre de participants», glisse Alhassane qui a toujours une de ses cartes de visite dans sa poche. Illustrée par un renard, celle-ci intrigue. «C’est un peu mon animal totem, un animal qui m’a toujours accompagné depuis mon arrivée en Suisse, souffle-t-il. J’ai rarement passé deux jours sans en croiser un. Avec les autres, ils s’enfuient. Avec moi, ils restent. C’était donc assez naturel de lui faire un clin d’œil.»as