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Des rookies pas si novices que ça

Créée récemment pour désengorger la catégorie 250, une nouvelle classe réservée aux débutants et aux pilotes moins rapides permet à chaque concurrent de trouver son compte sur la piste. Reportage samedi dans les coulisses du Motocross de Mannens.

Le départ est toujours un moment délicat, où les pilotes jouent des coudes pour se positionner.Photo alain schafer

Alain  Schafer

Alain Schafer

22 septembre 2022 à 02:00

Les pilotes du championnat fribourgeois AFM se sont fait plaisir le week-end dernier sur le circuit de Mannens qui accueillait l’avant-dernière étape du calendrier, parfaitement organisée par le Moto-Club Belfaux. Il fallait la savourer. Les courses s’y sont enchaînées à un rythme effréné. Si le nombre de pilotes inscrits en championnat a tendance à se stabiliser, voire à baisser, la compétition attire toujours les mordus, habitués ou néophytes, prouvant que la passion du tout-terrain est bien vivante.

Raison principale, la sécurité

Depuis l’année dernière, une nouvelle catégorie a fait son apparition, celle des rookies. «Pour une question de sécurité notamment. Elle a été créée pour décharger la catégorie 250 qui était souvent surchargée, avec parfois une cinquantaine de concurrents jouant des coudes au départ, ça devenait limite dangereux», explique Jennifer Frieden, responsable du chronométrage à l’AFM, poste qu’elle occupe depuis 8 ans. «Mon copain roulait et je m’ennuyais parfois un peu pendant les jours de courses, j’ai trouvé une bonne occupation», sourit la Vulliéraine d’origine, bien épaulée samedi par Shana dans la cabine. Dehors, la mise en train et le premier virage en catégorie rookie se passent sans heurt. «C’était plus mouvementé en début de saison. La première course avait été épique, avec des motos se tamponnant et des pilotes roulant dans tous les sens, c’était un peu l’attraction. Heureusement, ça s’est bien calmé depuis», rassure-t-elle.

Autre raison légitimant la création de cette catégorie à part: remédier à la différence de niveau entre pilotes, histoire de rendre la course plus attractive pour les débutants et les concurrents d’un niveau plus modeste. «Se battre avec des gars qui vont deux fois plus vite n’est en effet pas très intéressant», confirme Jennifer. Cette nouvelle classe a rapidement connu le succès. Presque trop. Le statut de rookie n’est toutefois pas éternel. «Les 5 meilleurs pilotes de la catégorie auront l’obligation de monter en catégorie supérieure la saison suivante, laissant la place à d’autres.»

Bon entraînement pour l’enduro

Tout le monde semble trouver son compte, à commencer par Gabriel Hayoz, qui récupère paisiblement entre deux manches, à demi-couché sur une chaise longue. Adepte d’enduro, le pilote de Faoug vient parfois se tester sur les circuits fermés de cross. Voilà qui change des chemins et des terrains forestiers. «Les courses d’enduro ne sont pas nombreuses et se déroulent uniquement à l’étranger, en France, en Italie ou au Maroc, rouler ici me permet de faire des kilomètres, en plus pas loin de chez moi sur une magnifique piste, que du plaisir! C’est également un bon entraînement physique avant la finale du championnat de France d’enduro le week-end prochain à Brioude. Et cette catégorie rookie est idéale pour le faire», savoure-t-il, classé 3e et 4e des deux manches samedi à Mannens.

Si le Broyard est loin d’être un novice, la discipline exige quelques ajustements. «Il faut s’adapter à la moto qui est différente. En enduro, les suspensions et la fourche sont plus souples pour mieux passer les obstacles.» Cela ne l’empêche pas de lâcher les gaz. «Jusqu’à ce que les bras lâchent», rigole le passionné qui rêve de disputer le Dakar en 2024. «Je l’ai en tête depuis longtemps. Le 1er novembre, je me rends au Sénégal avec une bande de potes du Vully en suivant la piste originelle du Paris-Dakar au guidon des fameuses Africa Twins, comme à l’époque», se réjouit le mécanicien en machines de chantier, prêt à économiser ses sous. «Le Dakar est une aventure qui coûte près de 80 000 francs.»

Test concluant pour l’AFM

Pour le comité de l’AFM, le test semble concluant. «Nous avons effectué pas mal de modifications ces dernières années, mais cette catégorie rookie semble être une solution durable», souligne Jennifer Frieden. Reste à régler l’érosion observée dans la catégorie reine Open par exemple. «L’arrivée des licenciés FMS explique peut-être la réticence de certains à venir rouler, comme l’annulation du championnat en 2020 qui n’a pas été acceptée par tout le monde. D’autres ont tout simplement arrêté.»

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