Être en forme sur trois tableaux

Pratiquer le triathlon, un sport réunissant trois disciplines, multiplie logiquement les risques de perdre ses acquis en cas de confinement. Alexandre Hirschi fait pourtant mieux que de limiter la casse depuis plus de deux mois. Le Staviacois de 17 ans a continué de s’entraîner assidûment, de manière individuelle. «J’ai passé beaucoup de temps sur mon vélo d’intérieur et sur le tapis de course à la maison. Physiquement, je me sens vraiment bien», confie-t-il. La partie natation s’est avérée plus problématique. «J’ai tenté une sortie au lac en mars, mais l’eau était vraiment trop froide, même avec la combinaison. J’ai adapté des exercices pour garder un peu de technique, mais rien ne remplace la pratique. Il faudra un peu de temps pour récupérer mes bras.»

Autant dire que le Broyard a accueilli le retour des beaux jours avec bonheur. «L’eau du lac s’est réchauffée, les conditions sont bien meilleures désormais.» Une bonne nouvelle ne venant jamais seule, le jeune homme a repris les entraînements au sein du Triclub Esta-Broye. «Uniquement en petits groupes pour l’instant, mais s’entraîner à nouveau avec ses amis est une motivation supplémentaire. Il y a un bon esprit de compétition. Tout seul, c’est plus difficile à gérer mentalement.»

Il n’empêche, s’entraîner en solo ne lui pose aucun problème. «Grâce à une application créée par notre coach Marco Schwab, mon planning de préparation est directement sur mon téléphone portable. Et comme j’ai des horaires de cours allégés, la période est assez bénéfique. J’ai pu me concentrer sur mon programme et même avoir du temps pour faire d’autres loisirs comme le ping-pong. C’est bon pour la tête de se changer les idées. Il ne manque plus que la compétition», glisse le gymnasien, qui évolue en National League (juniors U18). Le 27 mars à Tenero, il aurait dû passer les tests de sélection pour intégrer les centres régionaux de Swisstriathlon avec Flora Ruiz, sa coéquipière. Une échéance repoussée à une date ultérieure, mais qu’il a toujours dans son viseur. «J’espère garder assez d’énergie pour la reprise.»

Déjà à l’aise à vélo, le triathlète s’est focalisé sur la course à pied pour continuer à progresser. «En 2019, j’ai participé à plusieurs épreuves courtes pour gagner en vitesse et en intensité», explique Alexandre, qui peine parfois à lever le pied. «En m’entraînant quasi tous les jours, il faut faire attention à la récupération.» Et sans compétition à l’horizon, plus difficile de garder la motivation. «Les courses permettent de situer sa progression, mais l’essentiel pour moi est d’avoir du plaisir. Tous les efforts et les heures passées au sous-sol ces derniers temps vont payer tôt ou tard. Si ce n’est pas pour cette saison, ce sera pour la prochaine», conclut-il, philosophe. as