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«Génial de défendre cette cage»

Appelé par le sélectionneur national Patrick Fischer pour disputer les Swiss Ice Hockey Games le week-end dernier à Fribourg, Gauthier Descloux traverse une période faste avec son club de Genève-Servette, actuel leader du championnat de National League. En attendant mieux?

Gauthier Descloux a retrouvé avec bonheur l’équipe nationale à Fribourg lors des Swiss Ice Hockey Games. Son prochain défi, garder le fauteuil de leader du championnat de National League avec Genève-Servette.Photo swiss hockey league

Alain  Schafer

Alain Schafer

22 décembre 2022 à 01:00

Les matches et les entraînements s’enchaînent à un rythme effréné en cette fin d’année pour Gauthier Descloux, appelé par le sélectionneur national Patrick Fischer pour défendre les filets helvétiques dans le cadre de l’Euro Hockey Tour qui faisait halte à Fribourg le week-end dernier, aux côtés de ses contemporains de l’année 1996, Ludovic Waeber et Connor Hughes. Quand on aime, on ne compte pas. «Toujours génial de défendre cette cage, une immense chance», savoure le portier broyard. Dimanche, il a eu le redoutable honneur de défier la Finlande, championne du monde en titre et détentrice de l’or olympique. «Le genre de défi qui me plaît!»

Expérience positive malgré le revers (1-4), le troisième concédé dans le tournoi. Ce bilan mitigé ne reflète pas totalement le visage affiché par l’équipe sur la glace. «On a perdu sur le fil face à la Suède (2-3 après prolongation), puis contre la Tchéquie après avoir copieusement dominé le match (1-2), avant de perdre face aux Finlandais sur un score sévère, avec un but adverse entaché d’un hors-jeu net et une réussite annulée de manière douteuse, estime-t-il. Je suis fier du comportement des gars au vu des conditions, avec deux matches enchaînés en 15 heures. Le groupe a engrangé de l’expérience face à des adversaires de classe mondiale.»

Se mesurer au baromètre international est aussi stimulant pour le Mannensois. «Je connais mon niveau en championnat, ça fait des années que j’y joue. Pouvoir le tester face aux meilleures nations du monde est un défi toujours intéressant.» Derrière les indéboulonnables mais vieillissants Leonardo Genoni et Reto Berra, les places pour le poste sont chères. Gauthier n’en fait pas une obsession. «L’équipe nationale est un objectif en soi, mais je n’ai absolument aucun contrôle sur une sélection ou sur qui est favori pour le poste, je préfère ne pas y penser et me concentrer sur mon club en faisant mon maximum à chaque match, pour me donner la chance d’être sélectionné.»

Leader de National League, Genève-Servette s’est montré intraitable durant la première partie du championnat, emmené par une légion étrangère flamboyante, avant de connaître un petit coup de mou ces derniers temps. «Il faut qu’on retrouve la régularité affichée en début de saison», souligne le gardien de 26 ans, pas surpris de cette réussite. «Il y a un bon collectif, des individualités exceptionnelles, de grosses qualités défensives et surtout offensives, notre atout principal cette saison, sans oublier une bonne énergie dans les situations spéciales.» Aux Vernets depuis de nombreuses saisons, Gauthier est formel, il n’avait jamais évolué dans une formation aussi forte, même durant l’exercice 2020-2021 où les «grenat» avaient atteint la finale. «En termes de talents, du nombre de matches de NHL dans le vestiaire, de la qualité des joueurs suisses, c’est du jamais-vu, confirme-t-il. Quel privilège d’évoluer avec une telle équipe!»

De quoi être ambitieux avant d’attaquer la suite. «A titre personnel, j’aimerais garder ce premier rang, même si la saison régulière est surtout utile pour se construire en prévision des play-off et que de bonnes équipes nous collent aux basques comme Zurich ou Bienne. Ça ne sera pas de tout repos.»

Dernière ligne droite que le Fribourgeois aborde en bonne forme, lui qui a déjà subi plusieurs pépins physiques cette saison, dont une commotion. Une propension à se blesser qu’il doit notamment à son style de jeu explosif et dynamique. «Je commence à y être habitué. Des petits bobos à gauche à droite, une collision avec un joueur adverse, un adducteur qui lâche, ça fait partie de la carrière d’un sportif, il ne faut pas se prendre la tête avec ça.» Une reprise bien négociée par les Genevois qui ont obtenu un succès précieux à Rapperswil mardi soir (3-4), avec un Gauthier plutôt inspiré dans la cage.

Responsabilités partagées

Après avoir joué le rôle de mentor avec le jeune Stéphane Charlin, 21 ans, prêté cette saison à Langnau où il poursuit son développement, Gauthier peut compter sur son ancien compère Robert Mayer, de retour aux Vernets après deux saisons de contrat au HC Davos.

Un apport bénéfique qui lui enlève une certaine pression. «Ça m’a fait beaucoup de bien. Cela permet de mieux répartir les responsabilités, de bénéficier d’une meilleure récupération entre les matches en gardant de la fraîcheur.» Un tournus effectué par rapport à l’adversaire et visiblement bien géré par les coachs. «Pouvoir compter sur deux portiers de top niveau est capital pour une organisation dans le hockey moderne. La plupart des clubs occupant le haut du tableau en Suisse ne peuvent pas s’offrir un tel luxe, hormis Zurich.»

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