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Laisser tomber? Pas leur genre!

Le championnat suisse de kin-ball faisait halte à Avenches le week-end dernier. Malgré le manque de visibilité dont souffre leur sport favori, ses adeptes conservent tout leur enthousiasme. Rencontre avec les représentants des clubs broyards de Cudrefin et d’Estavayer

L’équipe masculine de Cudrefin en action samedi à Avenches dans le cadre du championnat suisse.Photo alain schafer

Alain  Schafer

Alain Schafer

9 février 2023 à 01:00

Un sport où trois équipes font tout pour éviter que le ballon retombe au sol, voilà qui assure du grand spectacle. Ses plus fidèles adeptes étaient réunis le week-end dernier à Avenches qui recevait une étape du championnat de Suisse.

Le défi de relancer la machine

Ils y ont affiché de l’enthousiasme, faisant honneur à une discipline peu connue du grand public. Cette visibilité pourrait toutefois s’accroître sous l’impulsion de jeunes passionnés, à l’instar de Nathalie Stucki et Richard Anthony, du club de Cudrefin, bien décidés à ne rien laisser tomber, ni le ballon, ni encore moins leur motivation. «Le club a perdu des joueurs avec le Covid et compte désormais une seule équipe chez les actifs, une en U15, il a fallu relancer la machine», confie Anthony, 20 ans, vice-président, responsable des entraînements, membre du comité Swiss Kin-Ball et sélectionné en équipe nationale pour disputer la Coupe d’Europe en Espagne en octobre. «Ma troisième participation à un tournoi international.» A ses côtés, sa copine est tout aussi impliquée. «Difficile de trouver des gens qui s’engagent et d’attirer de nouveaux adeptes. On profite du passeport-vacances pour faire de la promotion», explique Nathalie, 18 ans, venue du Locle en 2019, qui joue avec Gibloux à défaut d’une équipe féminine à Cudrefin où elle assume le rôle de présidente. Une passion partagée en couple et en famille.

Mettre sur pied le championnat à Avenches était une opportunité. «Notre salle est trop petite à Cudrefin. C’est la première fois qu’on organise l’événement sur deux jours, avec les actifs samedi et les juniors dimanche. Sortir de nos murs est aussi l’occasion de faire découvrir le sport et de recruter de nouveaux membres. On pourrait même envisager de faire des entraînements ici, pour autant que ça n’entraîne pas une augmentation drastique des cotisations. A Cudrefin, la salle est mise à disposition gratuitement», souligne le duo de Vallamand, actif aussi sur les réseaux sociaux.

Sur le plan sportif, le bilan est contrasté pour Cudrefin. Les Lacustres ont ajouté 4 points à leur escarcelle, 2 lors du premier match face à Val-de-Ruz et Le Locle Limitless, 2 contre Le Locle Vikings et Yverdon Pumas. «Des adversaires redoutables», relève Anthony dont le job n’était pas terminé, avec un match à arbitrer. «Le seul moyen de gagner un peu d’argent en kin-ball, mais ça fait de longues journées.» L’objectif pour son équipe est de faire partie des trois meilleures de la ligue. Verdict en finale suisse, les 4-5 juin à Grandson.

A Estavayer, on mise sur le plaisir

L’après-midi, les équipes féminines prenaient le relais avec la même énergie, dont celle d’Estavayer lancée en 2018 par Nadège Baeriswyl. «Je me suis retrouvée sans équipe à Cudrefin quand la mixité a été abandonnée. Avec une copine, on en a créé une à Estavayer, affiliée à la FSG.» Le recrutement a été plus ardu que prévu. «Nous étions 4 au début, juste de quoi faire une équipe.» Aujourd’hui l’effectif compte 12 filles, accompagnées par quelques gars à l’entraînement. «Notre objectif à moyen terme est de lancer une équipe masculine.» De quoi créer des tensions avec Cudrefin? «Non, je ne pense pas, ce n’est pas forcément le même bassin et avoir deux équipes dans la région serait même positif.»

Autour d’elle, Léona, Sarah et Jonathan, venus prêter main-forte pour le coaching, ainsi que deux néophytes disputant leur tout premier match. «Ça change de l’entraînement, c’est plus intensif», souffle Marion. «Les arbitres sifflent tout le temps et je ne comprends pas toujours tout», rigole Léa.

Battues deux fois à Avenches, les Staviacoises attendent toujours leur premier point en championnat. «Ce n’est pas une obsession, le plus important est de prendre du plaisir, de se battre et de faire découvrir notre sport», soulignent les coéquipières qui ont tout de même leur petite idée pour s’améliorer. «Il faudrait être plus agressives aux entraînements où l’ambiance est parfois trop familiale.»

En gardant bien sûr les valeurs du kin-ball. «Un sport différent, original, qui exige de la réactivité, une bonne vision de jeu, des réflexes, un jeu que les novices peuvent intégrer rapidement, qui véhicule respect et fair-play, il n’y a aucune intention de détruire l’adversaire. On recrute d’ailleurs toujours, tout le monde est bienvenu!»

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