Logo

Sport

Le rafroball, ce sport qui fait sauter les barrières

Modèle d’intégration pour les personnes en situation de handicap, la discipline sera à l’honneur ce samedi à la Halle des fêtes de Payerne qui accueille la première journée du championnat de Suisse. Présentation avec Isaline Finger et Louanne Sugnaux, deux adeptes.

Les joueurs de l’équipe payernoise Vita-Mine (en orange) en action lors d’une journée du championnat suisse de rafroball disputée à Payerne en 2020.

Alain  Schafer

Alain Schafer

12 janvier 2023 à 01:00

Aucun sport au monde ne permet aux personnes en situation de handicap de jouer à armes égales avec les valides. Aucun? Faux, car une discipline fait sauter allégrement les différences. Son nom: le rafroball, activité conjuguant handball, football et basket où les joueurs se côtoient sans distinction de genre, d’âge ni de handicap, moteur, mental ou cognitif. «Le plus jeune du groupe a 12 ans, la plus âgée 58, c’est le sport intergénérationnel par excellence, qui cultive la tolérance et le vivre-ensemble», atteste Gert Duboux, responsable technique à Procap Sport Broye. Deux équipes de cette section seront en lice ce samedi à Payerne, hôte de la reprise du championnat suisse.

Le plaisir de faire du sport

Des retrouvailles attendues après trois ans de turbulences. «Je suis impatiente de revoir les amis», se réjouit Isaline Finger, 21 ans, qui pratique ce sport depuis 2013. «Un copain qui jouait à Lausanne m’a proposé de l’essayer et ça m’a plu. J’avais pour la première fois le sentiment de faire du sport pour le plaisir en contribuant au succès de l’équipe. L’opportunité de rencontrer aussi d’autres personnes en situation de handicap», souligne la jeune femme, atteinte d’infirmité motrice cérébrale (IMC), ce qui ne l’empêche pas de briller dans ses études de droit à l’Uni de Fribourg. «Les trajets étant un peu longs, j’ai donc rejoint Payerne», évoque la Romontoise, devenue l’un des piliers de Payerne’Amine, équipe engagée dans la ligue sport, la plus compétitive. «On joue pour la gagne, il y a donc une petite pression, mais le plus important est le plaisir. Ce n’est qu’à la fin du match qu’on se soucie du score.»

A ses côtés, Louanne Sugnaux est encore une néophyte. «Le plus difficile est de retenir les règles, nombreuses», avoue la Payernoise de 23 ans, privée d’un baptême du feu l’an dernier après une annulation tombée sur le fil. «J’avais déjà goûté à l’unihockey et au hip-hop. Avec le rafro, j’ai trouvé mon sport, savoure-t-elle. Ça permet de bouger, d’être bien dans sa peau et de faire des rencontres.» Samedi, elle devrait ressentir un léger trac, mais surtout beaucoup d’excitation en découvrant la compétition avec Vita-Payerne, équipe évoluant en ligue fun, idéale pour apprendre. L’occasion de reproduire les schémas travaillés durant les entraînements qu’elle ne rate quasi jamais, donnant même avec joie un coup de main au staff. Des entraînements ouverts d’ailleurs à tous.

«L’objectif est déjà de découvrir le championnat pour voir si ça me plaît», déclare la Vaudoise, active à la fondation Polyval à Payerne. «T’inquiète, ça va bien se passer, il faut juste profiter de la bonne ambiance et penser à s’amuser en faisait fi du côté compétition», lui glisse Isaline.

Créé en 2009, RafroPayerne a gardé une bonne dynamique. «Paraplégie, malvoyance, mucoviscidose, infirmités motrices, troubles du spectre autistique, etc., le rafroball est ouvert à tous les handicaps, légers ou plus lourds. Le défi actuel est de trouver des bénévoles pour les encadrer», relève Gert Duboux. Dans un sport où ce sont les valides qui doivent s’intégrer, le jeu se déroulant en chaise roulante, avec un seul «piéton» autorisé sur le terrain. «Un peu déroutant au début et le sentiment d’être plus vulnérable», décrit Louanne. «Les valides se rendent compte de certaines contraintes vécues par les personnes handicapées, souligne Isaline. Et si les contacts ne sont pas permis, se faire rouler sur le pied arrive de temps en temps.» Autant dire que le collectif prime sur l’individualisme. «Ce sport exige une excellente collaboration entre les joueurs et une capacité à bosser ensemble.» Avec d’énormes satisfactions en contrepartie. «Incroyable de voir l’évolution de mes coéquipiers qui développent de nouvelles compétences. Ça ouvre les portes vers d’autres activités, avec cette motivation qui pousse à oser et tout faire pour y arriver.»

Faire découvrir la discipline

Isaline et Louanne sont toutes les deux impatientes de faire découvrir leur sport favori ce samedi dès 10 h à la Halle des fêtes où buvette et restauration mettront définitivement le public à l’aise. «Une salle de plain-pied, avec de l’espace et un revêtement top pour la pratique du rafroball. Ça va être une longue mais belle journée!»

Plus d’informations sur www.procapsport-broye.ch

Ce contenu provient de notre ancien site web. Il est possible que sa mise en page ne soit pas idéale. En savoir plus