Leur défaite n’a pas gâché la fête

Le manque d’automatismes se paie souvent cash dans un sport collectif. C’est encore plus vrai en rugby où les 15 joueurs doivent être en parfaite synchronisation pour avoir une chance de remporter la victoire. Les Suissesses ont pu le vérifier amèrement samedi à Nyon qui accueillait leur seul match international cette année. Dominées par des Tchèques qui avaient déjà deux matches et plusieurs stages de préparation dans les jambes, elles ont été constamment sur la défensive, manquant de percussion et de précision dans les passes.

A la clé, une lourde défaite (0-25). «Face à une formation capable d’appliquer le jeu et des combinaisons à sa guise, on a eu des difficultés à défendre. Après deux ans sans jouer ensemble, le seul stage effectué à Yverdon était insuffisant pour décrocher un meilleur résultat, il y avait trop d’imprécisions et un manque de communication. Notre adversaire était tout simplement mieux préparé», souligne Julie Gaudin, sortie à l’heure de jeu, très déçue. «Je suis toujours extrêmement dure avec moi-même et j’attendais plus car je me suis beaucoup impliquée ces derniers mois. Le retour sur investissement n’est pas satisfaisant», regrette la Payernoise qui joue en club avec les Mermigans (Nyon-Yverdon-Palézieux), tout en s’entraînant une fois par semaine avec les hommes du Stade-Lausanne en LNA. «C’est un challenge qui m’apporte énormément», savoure Julie, qui a d’abord évolué en deuxième ligne samedi avant de reculer en numéro 8, son poste de prédilection. «Ma performance n’est pas mauvaise en soi, mais j’ai tendance à prendre sur moi et à oublier qu’il s’agit d’un sport collectif», avoue cette perfectionniste, certainement rattrapée par son passé de gymnaste.

Cette déception a été atténuée par l’ambiance festive régnant au stade de Colovray, garni par plus d’un millier de spectateurs. L’entrée à travers une haie d’honneur formée par les enfants, les vivats de la foule, l’hymne national et la signature d’autographes, sans oublier les instants de communion avec les Tchèques après le match, Julie Gaudin a apprécié cette atmosphère. «J’ai entendu mon papa crier, mes frères et sœurs étaient là, mon copain et mes anciennes copines de gym aussi, c’était génial!» sourit la Broyarde qui assistait ensuite à la défaite de l’équipe masculine face à la Lituanie (20-28) malgré un furieux rush final.

Hélas, une interception sur la dernière possession condamnait les Suisses qui ont aussi payé leur manque de préparation. L’essentiel était ailleurs pour la fédération pour qui cette journée a permis de promouvoir les valeurs de la discipline, avec un tournoi réservé aux écoles de rugby en matinée.

Pour Julie, la pause va faire du bien. «Un repos bienvenu avant de préparer la saison prochaine.»