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Sport

Leur passion défie les générations

Le motocross inspire toujours des vocations dans la région. Celui de Lugnorre fêtait ses 25 ans le week-end dernier sous l’impulsion du Moto-Club Vully. Certains passionnés sont là depuis sa fondation, comme Michel Sallin, qui a transmis le virus à ses deux fils, Junior et Louis.

Une passion partagée en famille pour Louis Sallin (à gauche), son frère Junior et Michel, leur papa.Photo alain schafer

Alain  Schafer

Alain Schafer

8 septembre 2022 à 02:00

Avec l’accroissement des préoccupations et contraintes environnementales, les adeptes de sport mécanique ont parfois la vie dure en Suisse. Les disciplines motorisées suscitent pourtant toujours de nombreuses vocations dans la région. Les épreuves y sont d’ailleurs légion chaque année, comme le week-end dernier dans le Vully où le Motocross de Lugnorre était organisé pour la 25e fois. Ce rendez-vous incontournable dans le calendrier attire les passionnés bien au-delà des frontières helvétiques. La pluie intense qui a transformé momentanément la piste en bain de boue le samedi matin n’a pas réussi à gâcher leur enthousiasme.

Ne pas choisir, c’est l’adopter

Dédiée aux concurrents du championnat fribourgeois (AFM), la première journée de compétition a été suivie par l’épreuve internationale à l’ancienne dimanche. Certains n’ont pas besoin de choisir, ils font les deux. Parmi eux, Michel Sallin, dit Mitch. Après avoir roulé en AFM catégorie seniors, il troquait sa bécane pour une oldtimer le lendemain. Tombés dans la marmite étant petits, ses deux fils Junior, 24 ans, et Louis, 21 ans, ont la même passion pour les vieux modèles. «Les courses oldtimers sont très peu nombreuses en Suisse, il faut en profiter à fond», relève Junior, pendant que son papa dévoile affectueusement les trois vénérables machines dormant encore paisiblement dans le van. Le calme avant les pétarades. «Ici, une Kawa 500, là une CZ 380 et voilà une Bultaco 370», énumère-t-il.

Une transition naturelle

Passer d’une moto à l’autre ne pose visiblement aucun problème. «On s’habitue assez vite, rassure Michel. C’est plus délicat quand on passe d’une moto ancienne, sans freins ni suspensions, à une plus moderne», assure-t-il. «C’est une autre façon de rouler et ça fait plus de bruit. L’esprit de compétition est toujours là, mais pas besoin de jouer des coudes et aucun risque de se faire pousser dans les cordes par un autre concurrent», glisse Junior, avant de filer disputer la superfinale du jour en catégorie 250.

Voilà une quinzaine d’années que la famille écume les épreuves, de week-end en week-end. «Mes enfants ont démarré à 5 ans et n’ont jamais quitté le milieu depuis. Ils commencent à bien connaître leur géographie suisse», sourit Mitch qui ne se lasse pas de ces expéditions familiales. «Ce que je fais et vis avec mes gamins grâce au motocross est irremplaçable, même si ça reste une activité qui coûte cher. C’est une excellente école de vie. Sur la moto, on est tout seul. Hors de la piste, le cross est comme une grande famille.»

Une passion indéfectible qui fait parfois siffler les oreilles de la maman. «A la maison, on ne parle pratiquement que de motocross.» Les discussions ne sont pas près de se tarir avec de nouvelles courses au menu ces prochaines semaines. «Je suis aussi un membre fondateur du MC Belfaux. On nous avait donné 6 mois quand on l’avait créé à l’époque. On était jeunes et peu de monde nous prenait au sérieux. Quarante ans plus tard, il est toujours là», savoure Michel dont le club va organiser un motocross à Mannens (17-18 septembre). «Du coup, on remet ça tout bientôt!»

Les charmes de Lugnorre

La passion ne s’arrête décidément jamais. «Certains fondateurs et pilotes des débuts ont disparu. La passion reste, avec des jeunes qui prennent le relais», se réjouit Michel Sallin, qui trace le circuit à Lugnorre depuis 25 ans avec l’équipe du MC Vully. «Lugnorre, c’est toujours particulier. Une piste à l’ancienne qui a du charme, avec du dénivelé et des bosses naturelles, l’une des seules de l’année. Il faut savoir exploiter le terrain au mieux», explique le Belfagien qui se considère comme «l’étranger du Vully». «Un étranger très bien accueilli et intégré, se marre-t-il. D’autres passionnés comme Joël Guillod (président du MC Vully), sont devenus de grands amis.»

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