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Messieurs, il est temps d’enfiler les culottes

L’heure H a sonné pour Romain Collaud, Stéphane Haenni et Simon Grossenbacher qui vont entrer dans l’intimidante arène de Pratteln ce samedi. Leurs dernières confidences.

L’heure de vérité pour Romain Collaud, Stéphane Haenni et Simon Grossenbacher (de g. à dr.).Photo alain schafer

Alain  Schafer

Alain Schafer

25 août 2022 à 02:00

La boule au ventre, le cœur qui bat la chamade, les jambes qui flageolent, mais aussi énormément d’impatience et d’excitation avant de prendre les premières prises: Romain Collaud, Stéphane Haenni et Simon Grossenbacher vont sans doute passer par tous les états d’âme, ce samedi matin, lorsqu’ils entreront solennellement dans la gigantesque arène de Pratteln, garnie de 50 000 spectateurs.

Apprécier l’instant présent

Un sentiment que connaît bien Stéphane pour l’avoir déjà éprouvé à quatre reprises depuis Frauenfeld en 2010. La magie opère à chaque fois. «C’est notre sport, notre identité. Il faudra apprécier l’instant présent. Malgré l’enjeu, ça reste du plaisir. Même s’il y a toujours une appréhension en entrant, avec ce désir de montrer de quoi on est capable, devant notre public, la famille, les copains venus nous soutenir, en faisant équipe avec des gars qu’on a l’habitude d’affronter le reste de l’année», confie le lutteur de Vucherens, qui s’est déjà imprégné de l’atmosphère du site, samedi, en visite avec le Team Romandie. «On s’est mis dans le bain avant l’ultime ligne droite. C’est le dernier moment pour se reposer, travailler son mental, être bien dans la tête.» Le Vaudois aimerait faire aussi bien que lors des deux éditions précédentes, où il avait disputé les 8 passes, les moins bons s’arrêtant à 4, puis à 6. Il s’agira de son objectif une nouvelle fois.

Avec cet espoir à peine dévoilé: pouvoir lutter pour une couronne fédérale. «Le rêve de tout lutteur», confirme Stéphane, qui aimerait revivre des émotions similaires à celles de Zoug 2019 par exemple. «Quand j’avais gagné la passe qui me qualifiait pour le dimanche après-midi, j’avais pu jouer et communier avec le public qui faisait la ola. Un souvenir incroyable!»

Réussir à mieux gérer son stress

S’il sait que les émotions seront forcément au rendez-vous, Romain espère mieux les gérer qu’il y a trois ans. Le stress l’avait empêché de produire sa meilleure lutte, et il avait été éliminé après quatre combats. «Mon objectif est de disputer les 8 passes cette fois, en étant capable de profiter un maximum de l’événement.» Le lutteur de Vallon a appris de son expérience initiale. «Il y a du temps entre les passes, il faut réussir à bien l’aménager.»

Difficile de ne pas avoir la couronne dans un coin de la tête pour celui qui a déjà brillé lorsque la concurrence faisait rage, comme cette année encore à la fête alpestre du Rigi. «En sachant que de nombreux facteurs entrent en ligne de compte pour avoir une chance de la décrocher, être dans un bon jour, avoir un peu de réussite et tomber sur des adversaires qui conviennent», glisse le roi des espoirs 2018, qui a surtout privilégié le repos ces derniers jours. «Au boulot, j’ai fait un peu plus attention que d’habitude, histoire d’éviter de me taper sur les doigts ou de me blesser bêtement. Après trois jours de cours, j’ai deux jours pour me vider la tête.» La mésaventure de Steve Duplan, forfait sur blessure, a été un coup dur pour la délégation romande, qui perd l’un de ses fers de lance, couronné en 2019. «Notre équipe a le potentiel pour faire des couronnes, estime Romain. Mais ce n’est pas une garantie, tout va très vite en lutte.»

Important d’avoir un objectif

Pour un gars qui s’apprête à vivre l’un des plus grands événements sportifs et populaires de Suisse, Simon paraît incroyablement zen. «Je n’ai jamais été vraiment nerveux avant une compétition ou un examen, plutôt une bonne chose. Peut-être que la nervosité montera vendredi soir», sourit le lutteur de Prévondavaux qui, à 17 ans, avait été l’un des plus jeunes à être sélectionné pour la Fédérale de Zoug. Sans pression ne veut pas dire sans objectif. «Après avoir décroché ma sélection, j’étais déjà très heureux de participer à la fête suite à une saison difficile et un retour de blessure. Puis j’ai réfléchi. Ne pas avoir d’objectifs sportifs me dérangeait quand même un peu. Je m’en suis donc fixé», confie le jeune homme de 20 ans, qui espère lui aussi atteindre les 8 passes. «Je vais lutter pour ça. Si ça ne marche pas, tant pis, ce ne sera pas la fin du monde.» Le Broyard est impatient de partager ces moments avec ses coéquipiers romands. «Passer deux jours avec cette équipe me réjouit déjà, on a bossé dur pour être là.»

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