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Sport

Nathan Flückiger, plus fort que le diagnostic

Deux ans et demi après un accident de travail, le triathlète de Cousset va disputer les championnats du monde Ironman 70.3 ce samedi aux Etats-Unis en catégorie 18-24 ans. Portrait.

Nathan Flückiger en action au guidon de son vélo lors d’une épreuve de triathlon disputée à Zoug.Photo ldd

Alain Schafer

Alain Schafer

27 octobre 2022 à 02:00

En 2020, un accident de travail fauchait Nathan Flückiger en pleine progression, le laissant avec un genou en morceaux. «Un rocher m’a percuté durant une manœuvre, je n’ai plus de cartilage dans l’articulation. Certains médecins m’ont affirmé que la course à pied était terminée pour moi», explique ce forestier-bûcheron de formation qui venait de se mettre sérieusement au triathlon. Fin de l’histoire? Que nenni. Deux ans plus tard, le jeune Broyard de 22 ans s’apprête à disputer ses premiers championnats du monde Ironman 70.3, en catégorie 18-24 ans. Par quel prodige?

Son caractère de battant et sa rigueur n’y sont certainement pas étrangers. «Il m’a fallu une année pour récupérer ma musculature. Le docteur Stéphane Borloz (spécialiste en réadaptation) et mon coach Marco Schwab, avec qui je suis parti de zéro, m’ont beaucoup encouragé. Ils ont toujours cru en mes capacités à me reconstruire», glisse-t-il reconnaissant. Déterminé, le Fribourgeois n’hésite pas à se lever à 5 h et à faire les trajets jusqu’à la piscine du Levant, à Fribourg, 4 à 5 fois par semaine pour s’entraîner. «Heureusement que je suis un lève-tôt.» Ces mondiaux décrochés grâce aux bons résultats réalisés cette année sont une magnifique récompense. Avant de se rendre à St. George dans l’Utah, le triathlète s’était déjà rendu aux Etats-Unis cet été, à Boulder dans le Colorado où il s’est entraîné un mois à 1600 m d’altitude, privilégiant le vélo et la course à pied. «Une superbe expérience, très bénéfique pour mon souffle.»

Une étape importante pour celui qui s’est lancé corps et âme dans le triathlon en 2019. Gestion des entraînements, alimentation, il a vite appris et a dû énormément travailler pour se mettre à niveau en natation. «En me voyant nager, mon coach m’a dit que je ne serais jamais un grand nageur, ça m’avait vexé.» Piqué au vif, le novice se mettait assidûment au travail. «Avec le recul, j’ai le sentiment qu’il a surtout dit ça pour me motiver», glisse le Broyard, doté d’une force musculaire peu commune. «J’ai pris 5-6 kilos de muscles dans le haut du corps rien qu’avec la natation, il a fallu changer la garde-robe», rigole Nathan qui s’entraîne 15 à 20 heures par semaine. «Le plus dur est d’écouter son corps et d’éviter le surentraînement.» Voilà qui laisse peu de temps libre. «Heureusement, ma copine Jennifer est compréhensive et m’accompagne parfois durant mes sorties à vélo.»

Une grosse charge d’entraînement que sa nouvelle formation d’employé de commerce à Payerne facilite. «J’ai la chance d’avoir un patron souple», savoure Nathan en évoquant son patron Lionel Murith qui s’est fait un devoir de soutenir des espoirs de la région, à l’instar du skieur vulliérain Pierre Bovet. Des efforts nécessaires pour défier les 1,9 km de nage, 90 km de vélo et 21 km de course à pied (Half-Ironman) qui l’attendent dimanche. «Mon objectif est de donner tout ce que j’ai pour voir où je me situe par rapport à la concurrence internationale, en découvrant de nouveaux horizons.»

Cette qualification n’est toutefois pas un accomplissement, seulement une étape. «Cette saison m’a conforté dans l’idée qu’il ne fallait rien lâcher et j’espère décrocher une licence pro à l’avenir, cela m’aiderait à trouver des sponsors, une saison coûtant entre 30 000 et 40 000 francs», souffle Nathan qui a financé son aventure grâce à un financement participatif.as

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