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Pascal Mancini ne s’arrête plus

Après avoir songé à arrêter sa carrière, le sprinteur broyard vit une seconde jeunesse. Après le titre national décroché à Zurich et le record cantonal établi à La Chaux-de-Fonds, le Fribourgeois a fait encore mieux samedi à Bulle.

En moins d’une semaine, Pascal Mancini (à droite) a battu deux fois son propre record fribourgeois du 100 m.Photo dr

Alain  Schafer

Alain Schafer

14 juillet 2022 à 02:00

Ce n’est pas une version vintage de Pascal Mancini, mais le tout dernier modèle, ultrarapide, que le public a vu avaler la piste de Bouleyres au meeting de la Gruyère. Une semaine après avoir battu son record personnel et cantonal sur 100 m à La Chaux-de-Fonds (10’’23), le sprinteur broyard l’a encore abaissé samedi à Bulle dès les séries (10’’20). Mieux, le Fribourgeois a claqué un fabuleux 10’’12 dans la foulée en finale, un chrono hélas invalidé à cause d’un vent trop favorable (+2,7 m/s). Ce temps lui aurait permis d’atteindre les limites pour les championnats d’Europe de Munich. Pas de quoi gâcher la joie démonstrative de l’intéressé. «Voir s’afficher le chrono en franchissant la ligne valait largement la peine, j’ai eu beaucoup de peine à y croire», confie-t-il.

Une marque inimaginable

Les bonnes conditions dont il a bénéficié n’expliquent qu’une partie de cette performance. «Techniquement, tout est en place, avec l’impression de pouvoir reproduire ce type de courses tous les week-ends quasiment. C’est perfectible, je me sens capable de titiller les 10’’15.» Il a longtemps pensé cette marque inaccessible. «Un déclic s’est produit il y a deux mois, j’ai trouvé le truc pour rester performant une fois lancé, plus besoin de prendre une marge énorme au départ pour gagner. Avant, j’avais tendance à me faire bouffer sur les 50 derniers mètres. En tant que sprinteur, c’était frustrant de subir à chaque fois en fin de course. Je suis désormais capable de faire une course pleine, en étant solide du début à la fin.»

Du pur plaisir, sans pression

Le champion national a surtout retrouvé le bonheur de courir après avoir sérieusement songé à raccrocher ses pointes cet hiver après la saison en salle. «Depuis quatre ans, je ne gagne plus un centime avec l’athlétisme. Si je continue, c’est par pur plaisir, sans aucune pression. Coacher, analyser les courses et écouter des podcasts m’a appris énormément de choses. Pourquoi les méthodes que j’applique avec mes athlètes à l’entraînement ne fonctionneraient-elles pas pour moi aussi? Continuer à apprendre à 33 ans, c’est cool. Je me sens bien, solide et confiant. Ma satisfaction est d’abord sur la piste. Si les chronos suivent, tant mieux.»

S’il n’est actuellement pas qualifié pour les européens, la limite étant fixée à 10’’16, Pascal Mancini n’a pas encore abdiqué. «J’ai fait des téléphones et je pourrais être invité à un meeting le 26 juillet en Finlande. Une bonne course me permettrait de gagner mon ticket, au temps ou grâce aux points obtenus. Je vais tout faire pour y arriver. Les dernières courses m’ont prouvé que j’avais ma place.»

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