Record et titre national pour Mancini

Ce n’était qu’une question de temps. En forme étincelante depuis le début de l’année, Pascal Mancini a frappé très fort lors des championnats suisses en salle disputés le week-end dernier à Saint-Gall. Dépossédé de son record national sur 60 m par Silvan Wicki en 2021, le sprinteur broyard a récupéré son bien en l’améliorant d’un centième en finale (6’’58), réalisant la 8e performance continentale de la saison. De bon augure à deux semaines des européens.

L’athlète de la FSG Estavayer-le-Lac avait réalisé des chronos de 6’’73 en séries et de 6’’62 en demi-finale, avant une finale durant laquelle il a dû s’employer pour dominer le surprenant Schaffhousois Enrico Güntert, qui explosait son record personnel en 6’’62, synonyme de limite qualificative européenne. «Je souhaitais sincèrement qu’un autre concurrent soit rapide et me mette la pression, je n’aime pas courir tout seul», assure Pascal, qui avait déjà été sérieusement challengé en demi-finale. Ce scénario espéré l’obligeait à se surpasser pour descendre pour la première fois sous les 6’’60, 8 ans après son précédent record établi à Prague. Un sentiment appréciable, même si le Broyard ne court pas forcément après ce type de distinctions. «Je ne suis pas trop un chasseur de records ou de chronos mais plutôt de championnats. Cette course n’était pour moi qu’une étape vers les championnats d’Europe indoor, confirme-t-il. Cela m’a juste montré que j’étais sur la bonne voie et en excellente condition.»

Le multiple champion suisse en est convaincu, il en a encore sous les semelles. «Ma finale à Saint-Gall a été bonne, mais est encore perfectible, à l’image de mon temps de réaction où je peux grappiller 1 ou 2 centièmes. J’ai voulu surtout assurer la victoire», déclare le Fribourgeois qui a désormais les yeux rivés sur Istanbul où auront lieu les championnats d’Europe en salle, du 2 au 5 mars. Pascal Mancini y sera en mission. A bientôt 34 ans, il vise une première médaille continentale, son rêve de toujours. «Je compte également sur l’adversité et une concurrence plus relevée qu’en Suisse pour courir encore plus vite. Plus besoin de réfléchir ou d’être dans la gestion, il faudra simplement lâcher les chevaux.»

Avant ce grand rendez-vous, le sprinteur aborde la dernière ligne droite avec sérénité. «Les championnats suisses m’ont quand même bouffé pas mal d’énergie au niveau mental. Je vais privilégier le repos, la récupération et la physio, en effectuant des entraînements plutôt light et en évitant de charger les séances. Je sais de toute façon que la forme est là.»as