Retour au vert pour un anniversaire

Les occasions de faire la fête seront multiples lors de la prochaine édition du Tour de Romandie qui se déroulera du 26 avril au 1er mai 2022. Outre le 75e anniversaire de l’épreuve et les 20 ans du Centre mondial du cyclisme à Aigle, cette édition marquera les 15 ans de la «prise de pouvoir» du directeur Richard Chassot. «Si mes calculs sont corrects, la prochaine conférence de presse en avril sera ma cinquantième, ça donne un peu le tournis, comme le fait que certains journalistes se trouvent devant moi pour la 49e fois», a rigolé le Broyard la semaine dernière en marge de la conférence de presse tenue aux archives cantonales du Valais à Sion où sont désormais conservées les chroniques du TdR. C’est bien sur la route que les coureurs continueront d’écrire la légende d’une boucle romande qui s’annonce passionnante à tous les niveaux.

Pour marquer symboliquement ce jubilé, les organisateurs ont décidé de remonter le temps avec un maillot de leader qui retrouvera exceptionnellement son vert d’antan, disparu en 2000 pour laisser place au jaune. Le dernier Suisse à avoir remporté l’épreuve, Laurent Dufaux, l’avait d’ailleurs fait en vert. Depuis, aucun Helvète ne s’est imposé en jaune, a rappelé d’un clin d’œil Richard Chassot qui espère que ce retour éphémère au vert portera chance à ses compatriotes. Ce petit côté vintage est aussi perceptible sur l’affiche de la 75e avec en vedette Ferdi Kübler, premier vainqueur suisse du TdR. Un rappel aux bons souvenirs et une façon d’honorer la mémoire du Tour de Romandie, tout en lui apportant une nouvelle visibilité.

Le patron n’aura pas forcément le temps de savourer cette étape importante. «Quinze ans à la direction, ça commence à compter. A mes débuts, jamais je n’aurais imaginé durer si longtemps. Ce sont quelques belles années de ma vie», glisse Richard qui a pris l’habitude de prolonger l’aventure par mandats de trois ans. «Pour le moment, le contrat me lie jusqu’en 2024, après on verra.» L’ancien coureur professionnel ressent-il de l’usure après toutes ces années? «Ce n’est pas toujours facile à porter. Il faut parfois assumer les erreurs et essuyer les critiques. Mais à la fin, on ne se rappelle que des bons souvenirs, même si l’enthousiasme des débuts a été remplacé par de l’expérience, heureusement. L’équipe s’est continuellement battue pour remplir les exigences et attirer les meilleurs coureurs du monde.» Mission accomplie en voyant les champions monopoliser le palmarès. «Par contre, pas sûr que je sois encore en place dans 15 ans!»