Un pilote meurtri mais heureux
AU MÉRITE Kévin Trueb est revenu du Bol d’or avec un podium dans sa catégorie et un 15e rang miraculeux au général, vu les conditions météorologiques et les nombreux abandons qui ont émaillé l’épreuve mythique.
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Philippe Causse
23 septembre 2021 à 02:00
Kévin Trueb rentre du Bol d’or exténué et blessé physiquement. La célèbre course d’endurance de 24 heures qui s’est déroulée les 18 et 19 septembre sur le circuit du Castellet, en France, a fait souffrir les corps et mis à mal la mécanique du prototype MetisS sur lequel le pilote broyard était engagé. En cause, la météo changeante qui a réservé quelques surprises aux essais et pendant la compétition. «L’alternance entre piste sèche et mouillée a été très difficile à gérer, surtout lorsqu’il a commencé à pleuvoir en pleine nuit», déclare Kévin qui fait pourtant partie des concurrents aguerris.
A minuit, il glisse et chute, une petite cabriole sans conséquences mécaniques graves, mais qui le laissera profondément meurtri dans sa chair jusqu’à l’apparition du drapeau à damier. «Sous la pluie, il fallait garder du rythme tout en roulant en sécurité, difficile de rester sur ses roues dans ces conditions. Nous n’avions pas encore fait la moitié de l’épreuve quand j’ai perdu l’avant de la moto et je me suis retrouvé par terre, contusionné à la hanche, au pied, au dos et aux épaules. Lors de mes relais, je ne pouvais plus descendre de moto tout seul ni marcher sans assistance. J’ai serré les dents pour ne pas lâcher l’équipe et aller au bout de la course.»
La petite équipe de passionnés qui a mis au point ce prototype à la fourche avant caractéristique devra faire également face à plusieurs soucis techniques, provoquant des arrêts au stand et quelques séances de mécanique. «La moto est de fabrication artisanale et pourtant elle est surprenante. Elle est agile et marche très bien, nous étions à trois secondes des meilleurs au tour.»
Au terme d’une épopée interminable et semée d’embûches, Kévin Trueb et ses deux coéquipiers expérimentés, le Français Mathieu Charpin et le Turc Asrin Rodi Pak, finissent 15es au classement général (sur 41 teams engagés) et premiers de leur catégorie. «J’ai eu de meilleurs résultats, mais c’est sûrement le plus mérité. Nous avons même cru un moment que nous allions abandonner. Terminer dans les 15 premiers après tout ce que nous avons vécu, c’est quasiment une victoire.»
Pas de quoi entamer la motivation du pilote broyard qui reprendra la direction des circuits dès le 26 septembre à Pau en France pour le championnat Promosport 1000. «J’espère que cela ira et surtout, je veux être performant. J’y vais pour jouer le podium au classement du championnat, pas pour faire de la figuration», assure-t-il.
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