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Une reprise chacun dans sa cage

FACE À FACE Après avoir partagé avec succès les filets la saison dernière à Genève Servette, Gauthier Descloux et Daniel Manzato ne sont plus dans le même camp à l’heure de reprendre le championnat de National League. Les deux portiers broyards se retrouvent ce mardi aux Vernets.

A 37 ans, Daniel Manzato a rejoint un club mythique, le CP Berne.Photo as

Alain  Schafer

Alain Schafer

9 septembre 2021 à 02:00

Les vacances ont été courtes pour Gauthier Descloux et Daniel Manzato, finalistes malheureux du dernier championnat avec Genève Servette. Depuis, leurs chemins se sont séparés. Daniel a rejoint le CP Berne, Gauthier est resté fidèle aux Aigles. «Son départ m’a fait mal au cœur, j’ai perdu en même temps un mentor et un pote. Il va énormément nous manquer. Mais je suis aussi content pour lui qu’il ait une telle opportunité, il aura un rôle super-important à Berne et va réaliser, j’en suis sûr, une grosse saison», glisse Gauthier. Clin d’œil du calendrier, les Bernois seront les premiers adversaires des Genevois à domicile mardi prochain.

Du rôle de disciple à mentor

Hier dans la peau du disciple, Gauthier a endossé le costume de maître d’apprentissage auprès de Stéphane Charlin, 21 ans, sur qui il ne tarit pas d’éloges. «Un énorme potentiel. Je le vois jouer un jour en NHL. Il a tout, la taille, le jeu de jambes, une bonne technique et une super personnalité.» Son rôle ne sera toutefois pas le même que celui de Daniel. «Je suis loin d’avoir son expérience et sa carrière. Mon rôle sera de lui communiquer mes valeurs en montrant la meilleure version de moi-même.»

Blessé au début des play-off et contraint de regarder ses coéquipiers depuis les tribunes ce printemps, le gardien de Mannens a vécu une rééducation plus longue que prévu, entrecoupée par son service civil. Il était de retour à temps pour le camp d’entraînement. «Je suis désormais à 100%», assure-t-il. Plus que jamais, il aura le statut de numéro un. «Mais les attentes seront les mêmes que la saison dernière», souffle le Broyard pour qui partager la cage ne pose aucun problème. «Faire jouer un seul gardien, ça n’existe plus dans le hockey moderne. Stéphane aura ses opportunités et je me réjouis déjà de le voir à l’œuvre.»

Les «grenat» ont perdu des joueurs importants comme Linus Omark ou Eric Fehr. Gauthier préfère se focaliser sur ceux qui sont restés ou arrivés. Parmi eux, le Finlandais Valtteri Filppula et ses plus de 1200 matches de NHL. «Ce n’est pas le joueur le plus flashy, mais il possède une intelligence de jeu rare qui lui permet de jouer pratiquement toujours juste.»

Cette saison, le niveau du championnat est d’une densité rare. «Je crois n’avoir jamais vu un niveau aussi relevé, avec trois favoris qui se détachent et au moins 7 autres équipes pouvant prétendre aux 6 places directement qualificatives, ça va être compliqué, chaque point perdu pourra avoir un impact. Ce sera passionnant pour le public, moins pour les nerfs, mais une saison indécise c’est mieux, non?»

Dans un club mythique

Mardi, il retrouvera un certain Daniel Manzato dans le camp opposé. Le portier de 37 ans a rejoint Berne où il avait déjà évolué pour une pige en 2015, se blessant lors du premier match. «J’espère que ce deuxième passage va durer plus longtemps», rigole le portier d’origine avenchoise qui rappelle les motivations de son arrivée dans la capitale. «Genève m’avait averti assez tôt dans la saison qu’il envisageait de monter leur jeune gardien (Charlin) en première équipe. J’ai regardé les ouvertures sur le marché et je me suis retrouvé à Berne. Une fierté de rejoindre un club mythique.»

Chez les Ours, il a retrouvé de vieilles connaissances comme Tristan Scherwey, Simon Moser ou Beat Gerber. «Cela a facilité mon intégration qui s’est très bien déroulée grâce notamment à un nouveau staff resté à Berne durant tout l’été pour mieux faire connaissance avec les joueurs. L’occasion aussi pour moi de rencontrer Jeff Hill, l’entraîneur des gardiens, qui a travaillé au niveau universitaire aux Etats-Unis.» Comme à Genève, le vétéran aura un rôle de mentor pour entourer un jeune gardien prometteur, Philip Wüthrich. «Un rôle que j’affectionne particulièrement. Philip est une personne très calme et posée, avec beaucoup de qualités, qui est passée par toutes les équipes nationales chez les juniors. Je vais lui apporter une partie mon expérience.»

Profiter de chaque moment

Sur un nuage lors des derniers play-off, Daniel est comme le vin, il se bonifie et éprouve toujours plus de plaisir à faire du hockey. «La plus grande partie de ma carrière est derrière moi. Je profite de chaque opportunité, de chaque moment sur la glace. Chaque fois que je suis dans la cage, mon but est de donner le meilleur de moi-même. Le retour du public dans la patinoire ajoute encore un peu de piment.» L’habitant de Montbrelloz reste sur une finale. Difficile de faire mieux cette saison. «L’objectif est de se qualifier pour les play-off. Il faut être lucide, l’équipe sait d’où elle vient et reste sur deux saisons difficiles, mais elle possède des joueurs qui ont énormément gagné et qui savent comment le faire, donc tout est possible.»

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