Une sortie en toute simplicité

Il était 9 h 35, dimanche au Battoir, quand Maurice Jossevel a entonné le refrain de Tout simplement (Le Pays romand), en chœur avec tous les délégués de la Société vaudoise des carabiniers, au son des instruments de l’harmonie La Broyarde de Granges-Marnand. Sa dernière assemblée comme membre du comité cantonal. Tout simplement, à l’image de sa sortie, sobre et discrète pour le Broyard qui a préféré remercier tous les moniteurs pour leur travail, les jeunes tireurs et ses collègues pour les bons souvenirs accumulés durant 13 ans d’activité. «Prendre congé chez moi, dans la Broye, me tenait à cœur», confie le démissionnaire qui a partagé ce moment d’émotion avec son amie Lise, son fils Thierry et ses amis du tir, nombreux, avant de remettre une dernière fois les récompenses aux jeunes tireurs méritants. Le diplôme de membre d’honneur reçu de la présidente Catherine Pilet a été chaleureusement applaudi.

Une page se tourne pour Maurice Jossevel qui avait rejoint le comité à Gimel en 2010. «Jacques Chevalley cherchait une personne pour s’occuper des jeunes tireurs et j’ai accepté. Je me suis retrouvé avec une super équipe qui voulait donner un nouvel élan à la société, en apportant une structure plus professionnelle, avec plus de sérieux.» Avec cette fierté personnelle. «La veste que j’avais créée exprès pour l’équipe vaudoise a été adoptée par la suite», sourit Maurice qui peut se targuer d’une moisson de médailles et de titres durant son mandat, au niveau romand notamment. «J’ai eu la chance d’avoir de bons contacts avec les moniteurs et une équipe performante qui m’a apporté beaucoup de joies.»

Certains épisodes l’ont plus marqué que d’autres, comme celui de cette jeune tireuse U17, Livia Kiener (Ballens), en pleurs après avoir loupé de justesse la finale à Viège. «Je lui avais assuré qu’elle serait un jour championne romande.» Cette prédiction se réalisait trois ans plus tard à Gland où la jeune Vaudoise survolait la finale avec 145 points sur 150. «Après le dernier coup, elle s’était retournée vers moi en souriant.» Maurice part la conscience tranquille, léguant son dicastère à Cédric Bron. «Il a travaillé à mes côtés en 2022 et se sentait prêt à prendre le relais. Il faut savoir dire stop, car personne n’est irremplaçable.» A 74 ans, pas question de quitter totalement le monde du tir, il continuera à œuvrer au sein de la société de Granges-Marnand pour encadrer une quarantaine de jeunes. Ce départ lui permettra juste de s’évader plus facilement pour voyager, l’un de ses passe-temps favoris, tout simplement.