Des livreurs à la rescousse!

Pancarte «Fermé» sur la porte d’entrée. A l’intérieur, les tables sont nappées mais pas dressées, dans des salles sans lumière. Seul le comptoir est éclairé et la cuisine, aussi, dont on entend quelques bruits de casseroles dans le fond. Si l’ambiance était surréaliste dans les restaurants de la Broye samedi, il y régnait tout de même une certaine animation.

Il est 11 h 40 à l’Hôtel de l’Ange de Cugy: les plats à l’emporter sont remplis de rosbeef, salade et frites. Les emballages passent des mains du chef de cuisine Jean-François Sturny à Julien Tobler et Aurélie Haenni. La patronne Melani Sekovska leur glisse encore une bourse de monnaie avec les paquets, et le tandem file en voiture. Direction: Corges, leur première livraison.

18 h 30, le même jour, à Estavayer-le-Lac: si les restaurants sont aussi tristement plongés dans le noir, l’ambiance est plus électrique. Des clients font la queue à l’extérieur. A l’intérieur, les commandes s’alignent sur les comptoirs. «Toi tu prends Bussy, Forel, Corcelles et moi Lully, Murist et Estavayer», lance Nicolas Bally à sa collègue Jennifer Van Nieuwenhuyze, tout en organisant un remplacement au pied levé pour un chauffeur tombé en panne.

Dans un ballet de voitures jusqu’à près de 22 heures, les livreurs filent à Murist, Châbles, Autavaux, Yverdon. «Ça fait du bien d’avoir un peu de stress!» confie le chauffeur d’un jour Nicolas Bally.

Samedi, ils étaient vingt-quatre membres de la Jeune Chambre international de la Broye (JCI) qui se sont portés à la rescousse de douze établissements publics de la Broye tant vaudoise que fribourgeoise. Quelques-uns de ceux qui se sont reconvertis dans la vente à l’emporter suite à l’obligation de fermeture pour des raisons sanitaires.

Le temps d’un samedi, ils ont joué les livreurs. L’initiative, lancée par Mathieu Dépraz, a connu un joli succès avec 617 repas livrés entre le service de midi et surtout celui du soir!

«L’opération a très bien fonctionné. On est heureux et les restaurateurs aussi. Le but était de leur montrer notre soutien en leur filant un coup de main et de pub», explique la présidente de la JCI Aurélie Haenni.