Logo

Actualité

La tour Benneville retrouve son lustre

A l’abandon depuis des années, la tour médiévale avenchoise a eu droit à un sérieux coup de frais. L’intérieur a été aménagé pour rendre cet ancien ouvrage défensif accessible au public, qui devrait pouvoir venir admirer la vue d’ici quelques semaines.

Sur le côté sud de la colline, la tour Benneville marque l’emplacement de l’ancien mur d’enceinte du bourg médiéval d’Avenches. Restaurée, elle sera bientôt ouverte au public.

Pierre  Köstinger

Pierre Köstinger

6 mai 2021 à 02:00

«Cette poutre de chêne est particulièrement dure!» Sous la charpente de la tour Benneville, ou de Bennewyl, à Avenches, Torsten Greuner joue habilement de la perceuse en vue de préparer le trou qui lui permettra de stabiliser les poutres à l’aide d’une longue vis. Employé d’une entreprise locale spécialisée en charpentes, cet Allemand œuvre ainsi, avec son collègue Axel Guenot, à renforcer la structure de bois dont les plus vieilles pièces remontent au Moyen Age.

«Il s’agit d’éviter l’écartement des poutres, un phénomène naturel avec le temps», commente sur place Christian Treboux, chef du Service technique de la commune d’Avenches, en précisant que la toiture a déjà été refaite voilà 30 ou 40 ans. Il montre d’anciennes pièces de bois venues renforcer les poutres d’origine. Des clous, tordus et anciens, racontent le lieu à leur manière.

Charpentiers, maçons ou encore électriciens s’activent depuis une année pour restaurer cet ouvrage fortifié, construit par étapes au XIII

A l’abandon depuis des années

Outre la restauration, des aménagements rendront le lieu accessible gratuitement au public. La porte d’entrée se déverrouillera automatiquement durant les heures d’ouverture. A l’intérieur, planchers et escaliers en bois ont été entièrement refaits pour permettre au public de gravir les cinq niveaux de cette tour haute de dix-sept mètres. De là-haut, l’endroit offre un joli coup d’œil sur l’église Sainte-Madeleine, sur le bois de Châtel ou encore sur les jardins s’étirant derrière les maisons de la rue des Alpes.

Seul bémol, l’intérieur de la tour ne sera pas accessible aux personnes à mobilité réduite. «La question s’est posée, mais installer un lift ou un ascenseur aurait nécessité de trop grands travaux», explique Christian Treboux. Les interventions, sur ce monument d’importance nationale, ont été faites sous la surveillance du canton.

Sur la partie extérieure, un échafaudage a permis de revoir entièrement les façades, et les encadrements en molasse de diverses ouvertures ont été refaits. A l’intérieur, les travaux à mener étaient importants, car l’édifice était à l’abandon depuis des années, à l’exception du sous-sol qui abrite un transformateur électrique. «Lorsque nous sommes entrés à l’intérieur, les planchers étaient pourris et il a fallu commencer par évacuer une couche de fientes d’une bonne dizaine de centimètres à la pelle», relève le chef du Service technique de la commune.

«Ces salissures attaquent notamment la molasse», poursuit-il en montrant les filets qui ont été installés sur les ouvertures, afin d’empêcher les pigeons de pénétrer dans la tour. Le plancher entièrement renouvelé, ajouré sur chaque niveau, permettra d’évacuer l’humidité et les escaliers en bois ont aussi été changés sur les emplacements d’origine. Ils seront toutefois moins pentus.

Afin de permettre l’accès au public, il a aussi fallu étendre le réseau électrique jusque dans la tour pour l’éclairage à l’intérieur. Quant à savoir si le monument sera mis en valeur la nuit par un éclairage extérieur, Christian Treboux répond que la chose est en réflexion, un concept global pour l’éclairage public de la commune étant en préparation.

La tour a aussi servi de bûcher,d’habitation ou d’arsenal

Pour les visites, il faudra encore installer des panneaux informatifs dans ce lieu riche d’histoire. Cet ouvrage en moellons de calcaire provenant des ruines romaines était le plus haut du mur d’enceinte de la ville neuve. Il tire son nom des Benneville (de Bennewyl), famille qui a cédé à la ville la parcelle où se trouve la tour en 1438. Dans son état d’origine, elle ne possédait que trois murs extérieurs et était ouverte du côté de la ville, afin d’éviter que des assaillants puissent s’y retrancher en cas de prise.

La tour devait surtout permettre de tirer des flèches latéralement en cas d’attaque. Fait intéressant: elle a été augmentée d’un étage au XV

Restauré en 1976, l’ouvrage a connu différentes fonctions au fil du temps. Il a tour à tour servi de bûcher, d’habitation sommaire ou d’arsenal. «La tour a également dû être utilisée pour sécher les tuyaux de pompier», explique Christian Treboux. En témoigne un support en bois qui devait permettre d’accrocher les tuyaux, aujourd’hui démonté et entreposé dans un coin de la tour.

Ce contenu provient de notre ancien site web. Il est possible que sa mise en page ne soit pas idéale. En savoir plus